« En France, parmi les 67.500 personnes derrière les barreaux, on estime que 70% sont musulmans », titrait The Telegraph, le 17 janvier 2015, « alors qu’ils ne représentent que 8% de la population », précisait le quotidien qui se posait une question :
« Qu’est ce qui ne tourne pas rond en France, où la population carcérale est estimée à 70%, mais où il y a moins d’imams qui visitent les prisons qu’en Grande-Bretagne ? Pas étonnant, ajoute la journaliste Harriet Alexander, si les recruteurs islamistes trouvent dans les prisons un terreau si fertile ».
En 2008, Le Monde adoptait les mêmes chiffres – sans les contester.
Le quotidien de référence de la gauche française, citant son homologue américain le Washington Post très à gauche aussi, expliquait :
« 60 % à 70 % » des détenus en France sont musulmans alors qu’ils représentent « à peine 12 % de la population totale du pays ». Tout en précisant que « les chiffres avancés ne sont pas officiels car l’Etat français ne demande pas à ses citoyens de communiquer leur origine ou leur religion. »
Le sociologue franco-iranien Farhad Khosrokhavar, dans son rapport pour le ministère de la Justice, estimait aussi que 50 à 80% des détenus des établissements pénitentiaires proches des banlieues sont musulmans.
* il affirmait que « les musulmans forment la majorité de la population carcérale, leur taux dépassant souvent les 50 %, avoisinant parfois les 70 %, voire les 80 % dans les prisons proches des banlieues, soit huit prisonniers sur dix »
« L’absence de statistique officielle ne doit pas empêcher de regarder la réalité en face … vécue au quotidien par les acteurs de terrain et évaluée par les observateurs » expliquait l’auteur du rapport législatif de 2014 de l’Assemblée nationale sur l’administration pénitentiaire, « qu’environ 60% de la population carcérale, soit 40.000 détenus, peuvent être considérés comme de religion ou de culture musulmane ».
Mais la gauche est raciste, elle refuse aux musulmans le statut d’être humain à part entière. Elle les considère comme semi-arriérés : pour elle, ils ne sont jamais responsables de leurs actes. Par comparaison, observez comment elle traite les identitaires blancs de souche : elle leur accorde sans tendresse, ainsi qu’à l’ensemble de l’extrême droite, toute l’intelligence de leurs actes et propos, qu’elle dénonce sans aucun bénéfice du doute. A gauche, le consensus est qu’un facho d’extrême droite sait parfaitement ce qu’il dit pense et fait, tandis qu’un musulman extrémiste est un pauvre égaré qui a subi de mauvaises influences.
Le Monde se lançait, donc, dans une série d’explications qui apportaient à cette minorité visible et irresponsable à ses yeux, une longue série d’excuses.
Le quotidien trouva une experte pour accuser la difficile situation financière des immigrés et démontrer l’irresponsabilité qu’il voulait établir : « Beaucoup d’immigrés arrivent en France dans une situation financière difficile, ce qui rend la délinquance plus fréquente », dit Jeanne Sautière, qui s’occupe d’intégration et de groupes religieux. L’experte ne sait probablement pas que les jeunes musulmans, 3ème génération de Français, sont comme le rappelle, pourtant constamment, la gauche, des vrais français et pas des immigrés.
Puis, un sociologue, Moussa Khedimellah, spécialisé dans les questions d’intégration urbaine, servit à attester que le taux extrêmement élevé de délinquence musulmane est la faute à la France, responsable « de l’échec de l’intégration des minorités en France ». Khedimellah doit certainement œuvrer en milieu musulman, il n’a pas remarqué que les asiatiques ne sont pas du tout intégrés et, pourtant, ils ne font jamais la une des attaques au couteau ou pour un mauvais regard – et je ferais l’économie de chercher des faits de djihad et d’attentats chez les chinois de Paris.
Le gouvernement passait également sur le grill, coupable d’avoir « isolé les musulmans dans des banlieues où le chômage est important, les écoles moins bonnes et les logements de qualité médiocre » : là encore, les musulmans ne sont responsables de rien.
Manuel Valls : les musulmans n’ont « aucune excuse sociale, sociologique et culturelle »
Problème, le 25 novembre dernier, évoquant le terrorisme, le premier ministre Manuel Valls cassait le pot à excuses de la gauche et déclarait que les musulmans n’ont « aucune excuse sociale, sociologique et culturelle » particulière.« Dans notre pays, ajoutait le chef du gouvernement, rien ne justifie qu’on prenne des armes et qu’on s’en prenne à ses propres compatriotes ».
Si le socialiste en chef fait voler en éclat la culture de l’excuse, il faut tout de même chercher une explication – on ne peut pas rester là comme ces paresseux de journalistes qui ne font jamais fonctionner leur matière grise et s’en tiennent, bourgeoisement, à ce que dit le reste de la profession et la pensée officielle.
Et il est très facile, quand on n’a pas une pointe de racisme en soi, de rejeter d’un revers de la main toute approche d’explication par la race ou l’origine.
Reste alors la culture, l’éducation … oui, l’islam. Et ce n’est, sans doute, pas un hasard si les pays musulmans ont des régimes autoritaires.
Jean-Patrick Grumberg