C'est l'autre 18 juin: la bataille de Waterloo est célébrée chaque année en Belgique, mais elle est régulièrement boudée par la classe politique française. Et pour cause: il s'agit de l'une des plus grandes défaites militaires. Comment en est-on arrivé à cette débâcle?
Voilà une date que les Français ne sont pas pressés de commémorer. Le 18 juin, ce n'est pas seulement l'appel du général de Gaulle, c'est aussi la déroute de Belgique, qui mit fin au règne de Napoléon Bonaparte. De retour au pouvoir en France après son exil de dix mois sur l'île d'Elbe, Napoléon reconstitue dès le printemps 1815 une armée de plus de 93.000 hommes. C'est avec ces troupes qu'il va affronter, à Waterloo, aux portes de Bruxelles, les forces alliées (britanniques, allemandes, belgo-hollandaises) sous le commandement du duc de Wellington.
Les troupes prussiennes du maréchal Blücher, qui comptent au total environ 125.000 hommes, viendront donner un tour décisif à la bataille. Longtemps indécise, celle-ci bascule brusquement et clôt une période de deux décennies de guerre en Europe. Comment s'est déroulée cette journée historique? En voici le récit, heure par heure, en images et en cartes.
Des acteurs rejouent la bataille de Waterloo pour le plus grande reconstitution, le jour des 200 ans
09:00
18 juin 1815
Poussée vers Bruxelles
Forte de 93.000 hommes, l'armée impériale se dirige vers Bruxelles. Maintenant que Napoléon a vaincu les Prussiens à Ligny et les Anglais aux Quatre Bras, il avance dans la province du Brabant Wallon et s'arrête dans un village qui entrera dans l'histoire: Waterloo. Face à lui, les hommes de l'armée anglo-hollandaise du duc de Wellington. Napoléon est aux portes de Bruxelles, ce contretemps est, pour lui, "l'affaire d'un déjeuner".
11:00
18 juin 1815
Trois places fortes
Les troupes de Wellington sont déployées derrière un abri de trois places fortes: le château-ferme d'Hougoumont, la ferme de la Haie Sainte et la ferme de la Papelotte.
Un canon napoléonien fait feu lors d'une reconstitution
11:30
18 juin 1815
Trois coups de canon
La bataille commence par trois coups de canon. Messieurs les Anglais n'ont pas tiré les premiers, une diversion menée par la division du prince Jérôme, frère de Napoléon, contre la ferme d'Hougoumont fortifiée par les Anglais ouvre les hostilités. La lutte pour cette position est acharnée et durera toute la journée.
Des acteurs anglais répètent en vue de la reconstitution du 18 juin
12:30
18 juin 1815
L'artillerie déçoit
Pas moins de 80 canons français, disposés face à la ligne alliée, ouvrent le feu. Les boulets, freinés par un sol gorgé des pluies de la veille, ne rebondissent pas et n'infligent pas les pertes escomptées aux troupes de Wellington. Les canons alliés répondent.
13:30
18 juin 1815
Mêlée générale
Affrontements généralisés. Attaque des 17.000 fantassins du 1er corps français entre la ferme de la Haie-Sainte et la ferme de la Papelotte. Reçus par des tirs en salve et repoussés par une attaque à la baïonnette, ils sont chargés par la cavalerie lourde britannique. Décimé, le 1er corps reflue en désordre. Les cavaliers anglais sont à leur tour chargés par les lanciers français, qui leur infligent de lourdes pertes.
16:00
18 juin 1815
La résistance des carrés anglais
Début des charges de la cavalerie française menée par le maréchal Ney. Pendant près de deux heures, quelque 10.000 cavaliers déferlent en vagues successives, mais l'infanterie alliée, formée en carrés, résiste, soutenue par ce qu'il reste de la cavalerie et par l'artillerie, postée sur une crête.
16:30
18 juin 1815
Les Prussiens sur le flanc
Pour couper toute possibilité de retraite aux Français, les Prussiens passent à l'attaque dans le village de Plancenoit, où l'on se bat au corps à corps. Napoléon envoie la Jeune Garde et le village passe d'un camp à l'autre. Les français redoutent l'encerclement.
18:00
18 juin 1815
Succès à Haie-Sainte
La ferme de la Haie-Sainte tombe aux mains des Français et la situation de Wellington devient critique. Mais Napoléon n'a plus les réserves d'infanterie réclamées par Ney pour exploiter ce succès et les Anglais parent au danger.
19:30
18 juin 1815
Le chant du cygne
Napoléon décide de donner un dernier coup de boutoir pour enfoncer la ligne anglaise avant l'arrivée du gros des troupes prussiennes. La Garde impériale avance imperturbablement sous la mitraille mais va ployer sous le nombre, Wellington ayant appelé toutes ses réserves, qui parviennent à la repousser.
20:00
18 juin 1815
La débandade
les Prussiens débouchent en masse sur le champ de bataille. Voyant reculer la Garde, les troupes françaises décrochent, criant à la trahison. On leur avait annoncé les renforts du Maréchal de Grouchy mais ils se retrouvent face à l'armée prussienne de Blücher. Wellington ordonne à ses hommes d'avancer.
L'homme qui joue Napoléon entouré de sa garde, le jour de la grande reconstitution du 18 juin
21:00
18 juin 1815
La retraite
Les Français sont en déroute, à l'exception de deux carrés de la Garde, qui parviennent à protéger la fuite de l'Empereur vers Paris. Napoléon échappe de justesse à la capture. Wellington et Blücher célèbrent leur victoire devant la ferme de la Belle-Alliance. A 22h30, tout est fini.











