Michael Morell, ancien directeur adjoint de la CIA, raconte dans un livre les failles du système de surveillance américain et confie redouter qu'un nouvel avion ne soit détourné par Al-Qaïda.
Michael Morell, ex-directeur adjoint de la CIA, vient de publier ses mémoires.
Image: AFP
«La grande guerre de notre temps: la lutte de la CIA contre le terrorisme, de Al-Qaïda à l'Etat islamique» («The Great War of Our Time: The CIA's fight against terrorism, from Al-Qa'ida to ISIS»). Tel est le titre du livre, paru le 12 mai, sous la plume de l'ex-directeur adjoint de la CIA, Michael Morell.
Interviewé à cette occasion par le quotidien américain «USA Today», le jeune retraité de l'agence de renseignement américaine (56 ans), n'y va pas par quatre chemins, et déclare: «Si nous ne parvenons pas à maîtriser l'Etat islamique, nous allons de nouveau voir ce genre d'attentats, du type de celui du 11 septembre». Jusqu'à présent, les efforts se sont concentrés sur la tentative de stopper le recrutement de jeunes convertis américains mais «nous ne sommes pas efficaces car c'est vraiment très difficile», ajoute-t-il dans les colonnes du quotidien américain.
Dans l'interview filmée accordée à «USA Today» (visible ci-dessous), il défend le programme d'écoutes massives orchestré par les Etats-Unis en affirmant qu'il s'agit là «d'un outil important dans la guerre contre le terrorisme».
Al-Qaïda prospère
«Croire qu'Al-Qaïda est mort en même temps que Ben Laden à Abottabad est une erreur», analyse-t-il. Car si les branches de l'organisation terroriste ont été affaiblies en Afghanistan et au Pakistan, d'autres prospèrent, comme au Yémen. «Elles ont aujourd'hui les moyens de détourner un avion dans le ciel américain. Je ne serais pas surpris si cela arrivait», craint-il.
Michael Morell a fait toute sa carrière à la CIA. Il était aux côtés du président George W.Bush en visite dans une école élémentaire en Floride quand celui-ci a été informé de ce qui était en train de se dérouler, le fameux 11 septembre 2001. Dix ans plus tard, il était aux côtés de Barack Obama dans la «situation room» lors de l'assaut des forces américaines sur le chef d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden.