Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mardi 21 avril 2015

La Suisse relancera un processus d’acquisition d’avions de combat en 2017





Suite à une évaluation technique des 36 avions F-5 Tiger encore mis en oeuvre par les forces aériennes suisses, il a été décidé d’en retirer 10 du service en raison de la découverte de fissures dans leur structure portante. En fait, ce problème a été découvert sur 16 appareils. Mais, par souci d’économie, seuls 6 d’entre eux seront réparés pour environ 1 million de francs suisses.

Ainsi, les forces aériennes suisses ne pourront plus compter que sur 58 avions de combat, dont 32 F-18 Hornet. Voire moins, le temps que les 6 F-5 Tiger soient réparés, ce qui devrait être le cas d’ici au premier semestre 2016.

Le problème aurait été moins grave si le projet d’acquérir 22 avions Gripen E/F auprès du constructeur suédois Saab n’avait pas été repoussé à l’issue d’une votation organisée en mai 2014, après de multiples fuites et autres polémiques sur la qualité de cet avion par rapport à ses concurrents d’alors [le Rafale, arrivé en tête des évaluations, et l'Eurofighter Typhoon].
Quoi qu’il en soit, et contrairement à ce que l’on a pu lire ou entendre lors du débat  portant sur l’achat des Gripen, les 32 F/18 suisses sont insuffisants pour assurer, en permanence, des missions de police du ciel pendant 24h/24, 365 jours par an. Tout simplement parce qu’il faut tenir dans la durée et donc composer avec la disponibilité des appareils et leur maintenance, laquelle devient plus compliquée à mesure que le potentiel des avions est consommé. En outre, c’est sans compter sur les volumes d’heures de vol devant être dédiées à la formation et à l’entraînement des pilotes.

D’où l’intention d’Ueli Maurer, le ministre suisse de la Défense, de remettre le dossier du remplacement des F-5 Tiger sur le tapis. Dans un entretien diffusé le 20 avril par la RTS, il a en effet indiqué que « l’achat de nouveaux avions de combat sera évalué dès 2017″ étant donné que la situation était « critique » pour la police du ciel. Dans le même temps, il est toujours prévu de moderniser les 32 F/A-18 pour porter leur potentiel jusque dans les années 2030, voire 2035.

S’agissant de la nouvelle procédure d’achat qui devrait donc être lancée en 2017, le Gripen E/F est à nouveau favori. D’ailleurs, c’est le premier appareil qui est venu à l’esprit de M. Maurer quand il lui a été demandé à quels types d’avions il pensait. Le responsable suisse a ensuite évoqué le Rafale de Dassault Aviation et un avion des « États-Unis » qu’il n’a pas précisé. Quant à l’Eurofighter Typhoon, il serait d »ores et déjà hors-jeu (mais sera-t-il encore en production après 2017?).

Par ailleurs, Ueli Maurer a catégoriquement exclu l’idée d’utiliser des PC-21 Pilatus pour des missions de surveillance aérienne étant donné qu’il est destiné à la formation des pilotes, ainsi que la suggestion de « louer » des avions de combat. « C’est trop cher et ce n’est pas compatible avec la neutralité », a-t-il expliqué.