Lors d’un audition au Sénat, le général Grégoire de Saint-Quentin, le chef du Commandement des opérations spéciales (COS) a évoqué un plan de modernisation des forces spéciales appelés FS 2017. « Il s’agit d’une transformation dans les modes opératoires, mais également d’une transformation du socle organique, qui permet de les nourrir et de les faire évoluer », a-t-il expliqué.
Ce plan repose sur trois chantiers, dont l’augmentation des moyens de commandement, pour être capable « de mener sur plusieurs zones simultanément des actions d’anticipation, de planification et de conduite d’opérations spéciales », l’amélioration et la fiabilisation des capacités, en s’attaquant aux points faibles actuels (ressources humaines pour certaines spécialités, mobilité, moyens aériens) et l’identification « des besoins capacitaires indispensables aux opérations spéciales, ne relevant pas du COS mais de leur armée d’origine ».
« Tout l’enjeu de notre projet de transformation est de mettre sur pied, plus que des forces spéciales, un véritable système de forces spéciales, qui s’appuie sur plusieurs facteurs. Certains sont des invariants depuis que les unités spéciales existent, d’autres sont plus caractéristiques des évolutions récentes dans l’art de la guerre », a fait valoir le général de Saint-Quentin.
À l’occasion de l’inauguration de l’édition 2015 du Sofins (Special Operations Forces Innovation Network Seminar) au camp de Souge (33), ce 14 avril, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian a donné les trois priorités qui seront inscrites dans le projet d’actualisation de la Loi de programmation militaire 2014-2019, qui sera examiné par l’Assemblée nationale en juin prochain. C’est une « occasion unique d’examiner les besoins nouveaux », a-t-il dit, en précisant que, « à l’évidence », ceux des forces spéciales « sont importants » et « justifiés par un engagement opérationnel qui ne décroît pas ».
« Nous sommes appelés à conduire un triple effort », a poursuivi M. Le Drian. Et cela concernera les personnels ainsi que leur équipement individuel, notamment dans le domaine de l’optronique, l’aéromobilité et la fiabilisation de la boucle de décision, en particulier en matière de systèmes d’information et de communication.
À ce sujet, dans un rapport publié à l’automne dernier, le député (UMP) Christophe Guilloteau a estimé « de la plus haute importance pour l’autonomie stratégique de la France de se doter dans les meilleurs délais de moyens de communication militaires sécurisés et de renforcer les capacités de transmission entre les avions de chasse et le commandement », sachant que les besoins dans ce domaine sont actuellement satisfait par des « terminaux radio, en général de fabrication américaine, fonctionnant dans la bande de fréquence satellite faible débit ».
S’agissant des équipements, M. Le Drian a évoqué le « sujet complexe de l’aéromobilité, avec un vaste champ de réflexion qui va du buggy volant à l’armement de nos avions en passant par le renforcement de notre flotte d’hélicoptères, très sollicités par les opérations » ainsi que le « développement des drones et des capteurs techniques » qui ouvrent « des perspectives nouvelles en termes de renseignement humain, électromagnétique ou image ».