Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

dimanche 15 mars 2015

Le « Syriac Military Council »



Le Conseil militaire syriaque (syriaque : ܡܘܬܒܐ ܦܘܠܚܝܐ ܣܘܪܝܝܐ, Mawtbo Fulhoyo Suryoyo, abrégé MFS) est un groupe armé créé le 8 janvier 2013 au cours de la guerre civile syrienne.

L'objectif du groupe est la défense des droits des communautés assyriennes. Le mouvement est allié aux YPG et combat principalement les djihadistes, bien que quelques rares escarmouches l'aient également opposé aux forces du régime. À partir de 2014, le MFS prend également part à la guerre d'Irak et participe à la bataille de Sinjar. Actif principalement dans le gouvernorat d'Hassaké, le mouvement compte 150 hommes à création, puis 1 500 début 2015.




Les recensements d’avant-guerre en Syrie indiquaient une proportion d’environ 10 pour cent de chrétiens parmi les 23 millions de citoyens syriens.

Cette minorité, qui dans certaines régions de l’Hasakah conserve encore l’araméen comme langue véhiculaire, se divise en deux grandes communautés, selon la branche du christianisme à laquelle elles appartiennent: d’un côté les syriaques (ou jacobites) et les assyriens (ou nestoriens), deux courants orthodoxes, de l’autre, les syriaque catholiques et les chaldéens.

La plupart des chrétiens de Syrie sont syriaques tandis que les chaldéens se concentrent principalement dans le nord de l’Irak.

C’est ici en Syrie que l’on retrouve Johan Cosar, ex-sergent de l’armée suisse, devenu l’un des chefs du Conseil militaire syriaque (SMC), une milice chrétienne qui se bat aux côtés des Unités de protection kurdes (YPG) contre les djihadistes de l’EI.

Un combat difficile dans un environnement nouveau pour lui. «Comme le terrain est plat, il existe peu d’endroits où s’embusquer et la majorité des attaques se mènent de nuit», explique Johan Cosar, qui a déjà participé à des dizaines d’affrontements contre l’Etat islamique. «Même si je ne parle pas kurde, le fait de connaître parfaitement le turc me facilite les échanges avec les commandants des YPG, nombre d’entre eux provenant du Kurdistan turc.»

«Le moral de ces jeunes croît quand ils voient que quelqu’un est venu de l’étranger pour les aider», souligne Johan Cosar, qui a une trentaine d’hommes sous ses ordres.

Le Syriac Military Council, ainsi que le corps policier Sutoro (protection en araméen), constituent le bras armé du Parti d’union syriaque, une formation politique intégrée au gouvernement autonome du Kurdistan syrien.

La mise en place de milices chrétiennes doit constituer un rempart à l’exil des jeunes chrétiens d’Orient vers l’Europe et l’Amérique.

Hors du Kurdistan, la résignation face à la menace islamiste a déjà provoqué la fuite de milliers de familles.

Parfois implantées depuis près de deux millénaires, ces communautés ont fui vers les zones tenues par les Kurdes. «L’extrémisme des islamistes, l’effondrement de l’économie et l’arrêt de certains services publics, tel que l’enseignement universitaire, ont poussé nombre de chrétiens à chercher un meilleur futur en Europe et aux USA», relève David Vergil, membre de l’Union syriaque européenne. Il estime que «près de 450 000 chrétiens ont d’ores et déjà quitté la Syrie depuis le début du conflit». Soit environ un cinquième de la communauté.

«Syrie vient d’Assyrie. Nous sommes le peuple le plus ancien de cette terre, nous n’allons pas l’abandonner», affirme de son côté Johan Cosar, devant une église en ruine, détruite par l’artillerie de l’EI l’an dernier.

Et de s’indigner: «Je ne comprends pas que l’Occident ne nous aide pas, nous sommes la seule force s’étant montrée réellement efficace contre les islamistes.»

Johan Cosar arrêté à Bâle, puis relâché

Johan Cosar, ce ressortissant suisse qui combat le groupe Etat Islamique dans le nord de la Syrie, a été arrêté fin février à Bâle, a annoncé mercredi la télévision tessinoise RSI. Il fait l'objet d'une procédure pénale de la justice militaire.

Johan Cosar, un Suisse d'orgine syriaque, est accusé de violation de l'article 94 du Code pénal militaire, qui interdit l'enrôlement dans une armée étrangère sans l'autorisation du Conseil fédéral et prévoit une peine pouvant aller jusqu'à trois ans de prison.

Pas en détention provisoire

Après son interpellation, Johan Cosar a été remis en liberté après un interrogatoire. La détention provisoire n'a pas été requise.

Le porte-parole de la justice militaire, Tobias Kühne, a confirmé mercredi l'information. Il s'agirait actuellement de la seule procédure de ce genre, mais le porte-parole n'a pas souhaité donner plus de détails.

Johan Cosar est parti dans la région en 2012 en tant que journaliste. Il est resté sur place afin de défendre ses coreligionnaires et a mis à profit sa formation de sous-officier dans l'armée suisse. Il n'a pas peur d'une peine de prison, a déclaré son ami Kurt Pelda, également photographe de guerre au site Watson.