mercredi 11 février 2015
Yémen: des membres d'AQPA se rallient à Daesh
Un groupe de combattants d'Al-Qaida dans la péninsule arabique (AQPA) a annoncé son ralliement au chef de l'Etat islamique (EI), d'après un message sur Twitter récupéré par le groupe américain SITE, qui collige les informations relatives aux groupes djihadistes.
« Nous annonçons la formation de brigades armées spécialisées dans la lutte contre les apostats à Sanaa et à Dhamar », deux provinces du centre du Yémen, écrivent les partisans présumés d'AQPA. « Nous annonçons briser le serment d'allégeance au cheikh, le saint guerrier et érudit Cheikh Ayman Al-Zaouahiri (...). Nous nous engageons au côté du calife des croyants Ibrahim bin Aouad Al-Baghdadi [autre nom d'Abou Bakr Al-Baghdadi] pour l'écouter et lui obéir. »
AQPA, basé au Yémen, est considéré comme la branche la plus puissante du réseau Al-Qaida, dirigé par Ayman Al-Zaouahiri. AQPA avait jusqu'ici rejeté l'autorité de l'EI, qui a déclaré un califat sur les territoires qu'il contrôle en Irak et en Syrie. D'autres groupes, en Egypte, dans la péninsule du Sinaï, et en Libye, ont également rejoint l'EI.
Il n'y a plus d'autorité étatique au Yémen depuis la prise du pouvoir la semaine dernière par les houthistes, une milice chiite, que les sunnites d'AQPA ont juré de défaire. Les observateurs craignent une guerre de religion.
Paris, Washington, Londres évacuent leurs diplomates du Yémen
Après le coup d'Etat des rebelles houtistes, achevé en fin de semaine dernière, l'ambassade de France au Yemen, a invité, mercredi 11 février, les ressortissants français « à quitter provisoirement le Yémen, dans les meilleurs délais, en empruntant les vols commerciaux à [leur] convenance ». L'ambassade précise qu'elle fermera ses portes vendredi « provisoirement et jusqu'à nouvel ordre ». Les représentations diplomatiques des Etats-Unis et du Royaume-Uni ont annoncé avoir suspendu leurs activité, et évacué leur personnel.
Les miliciens chiites houtistes ont annoncé vendredi la dissolution du Parlement et l'installation d'un « comité révolutionnaire » qui concentre tous les pouvoirs « exécutifs » et, indirectement, « législatifs ». Ils avaient auparavant poussé à la démission le président Abd Rabbo Mansour Hadi, le 22 janvier, en s'emparant par la force de bâtiments officiels.
Les houthistes ont mis en garde mardi contre toute tentative de « déstabiliser » le Yémen, alors que les formations politiques, à l'exception du Parti nassérien, qui ont renoué le dialogue lundi sous l'égide des Nations unies, poursuivaient leur discussions sur une sortie de crise.