Les films produits et diffusés par Daesh via les différents moyens de communications montrent que d'importantes sociétés de production se tiennent derrière le montage des opérations d'exécution et des décapitations.
En effet, l'uniforme que Daesh fait porter aux miliciens et les techniques de photographie de haute qualité HD, le montage, les effets audio-visuels qui rivalisent ceux des films cinématographiques, ne diffèrent pas de ceux produits par la firme cinématographique internationale américaine Hollywood.
Des experts américains ont estimé à 200 mille dollars le coût d'un film de 16 minutes montrant l'exécution de 22 soldats syriens dans la province de Raqqa l'an dernier. Ces mêmes experts ont précisé que la photographie a eu lieu dans des endroits divers, soulignant qu'un travail pareil nécessite une équipe experte et connaissance du domaine cinématographique et communicationnels.
Ledit groupe terroriste avait publié un livre de 400 pages sur ses sites, regroupant ses opérations menées en Irak et en Syrie. En marge de ce travail, le groupe a fait montrer son bilan financier et des illustrations sur les voies d'acheminement de l'argent, comme toute autre société commerciale.
Des studios américains produisent les films de Daesh !
Selon le site National Report, les autorités fédérales US ont arrêté 8 personnes accusées d'incitation et de soutien au terrorisme à travers la production de vidéos de Daesh sur la décapitation de ses otages.
Depuis un certain temps, on suspecte que les séquences vidéo diffusées par ce groupe sont produites par des parties tierces, compte tenu de la haute qualité de photographie, et de grandes capacités de réalisation. "Mais personne ne pouvait se figurer qu'une firme américaine soit impliquée dans ce fait", ajoute ledit site.
En effet, les autorités US ont perquisitionné les locaux de la compagnie "Productions Final Solution", et arrêté six personnes, et deux autres dans leurs domiciles. Toutefois, leurs noms n'ont jamais été divulgués.
La compagnie précitée est spécialisée dans la production de vidéo à haute résolution: elle prend à son compte toutes les étapes du montage, dont l'ajout des effets audio-visuels des annonces publicitaires.
Le même site a souligné que la firme US a produit des séquences vidéo propres à Daesh dans des studios d'Hollywood, sous la couverture de production de vidéos d'annonces.
Le responsable du bureau des renseignements à Los Angeles a indiqué que la police a mis la main sur des données brutes téléchargées sur les ordinateurs de la firme, sans révéler comment les forces sécuritaires sont parvenues à ces vidéos.
Mais d'après le site, ces forces ont interrogé un groupe de prisonniers détenus en Irak, et ont découvert des séquences vidéo envoyées par des serveurs pour le transfert de dossiers codés à un producteur présent dans un certain endroit aux Etats-Unis.
Les autorités US, feignant ignorer l'implication des firmes américaines, avaient exprimé leurs craintes face aux "terroristes locaux" qui travaillent pour le compte de Daesh. Celles-ci considèrent que Final Solution coopère avec d'autres studios et d'autres producteurs pour promouvoir des vidéos de Daesh afin d'assurer des recettes financières, ce qui n'est pas nouveau pour les firmes hollywoodiennes qui font tout en échange de l'argent.
5 jeunes portugais dirigent la production
Dans le même cadre, la haute qualité des films produits a été attribuée par le journal britannique Sunday Times à cinq jeunes Portugais qui supervisent les films de décapitation.
Dans une enquête précédente, le journal en question a révélé qu'un jeune portugais, Niro Sraïva, dirige ce groupe qui a voyagé en Grande-Bretagne pour passer un long séjour sous les yeux des renseignements britanniques avant de partir combattre à côté de Daesh en Syrie.
L'enjeu des films de Daesh
Dans un rapport publié par les Nations Unies sur Daesh, on indique que le groupe terroriste vise deux objectifs à travers la publication de ses vidéos:
1- Intimider la population civile dans les régions sous son contrôle.
2- Attirer de nouveaux combattants étrangers et des aides financières supplémentaires.
Le rapport indique que Daesh oblige les civils à assister en direct aux exécutions et aux décapitations, et les parents des jeunes de l'opposition à regarder le meurtre de leurs fils pour les effrayer.
Bref, si la production d'un court-métrage sur une décapitation a coûté 200 mille dollars, comment Daesh finance-t-il alors tous ses films atroces hollywoodiens?