Les États-Unis ont déclassifié mercredi un rapport sur le chef sanguinaire de Daech. On y apprend notamment qu'il menait une «vie rangée» de secrétaire avant d'être interpellé par hasard en 2004.
Il est la bête noire des grandes puissances occidentales. Abou Bakr al-Baghdadi, le leader de l'État islamique, a coalisé contre lui une vingtaine de pays, dont la France et les États-Unis, qui sont déterminés à le combattre pour ses crimes contre l'humanité. Pourtant, il y a quelques années, al-Baghdadi ne répondait pas à ce portrait de chef guerrier sanguinaire, si l'on en croit un document de l'Agence gouvernementale américaine Freedom of information, déclassifié mercredi (cet établissement est l'équivalent français de la CNIL, Commission nationale de l'informatique et des libertés, NDLR).
L'homme, qui enflamme la carte géopolitique moyen-orientale et qui orchestre frénétiquement des décapitations ou inflige la mort par le feu, répond au nom d'Awad Ibrahim al-Badry, selon le rappport déclassifié et révélé jeudi par le journal britannique Business Insider. Jusqu'en 2004, l'ennemi public n°1 exerçait la profession de secrétaire, bien loin des champs belliqueux. Il officiait dans un bureau administratif de Falloujah, dans le centre de l'Irak.
Libéré fin 2004 car sa dangerosité n'avait pas été établie
En ce qui concerne sa vie privée, les services de renseignement américain lui connaissaient une épouse. Ils estimaient en outre son âge à 43 ans. Autre révélation: al-Baghdadi avait été capturé en février 2004 par une unité américaine à l'occasion de la traque d'un proche. Il avait séjourné dans une prison militaire par la suite durant dix mois. L'agence Freedom of information act dévoile une photo de cette époque. On y voit l'ancien secrétaire porter des lunettes, sans turban.
Le compte-rendu ne détaille cependant pas davantage son itinéraire après la fin de son incarcération. Les autorités américaines ont également retiré toute information concernant sa famille.