Le jihadiste Mark Taylor a été localisé dans plusieurs villes de Syrie grâce à la géolocalisation. - © Capture Ibrado.
Pendant plusieurs mois, un jihadiste néo-zélandais a tweeté sans avoir désactivé la géolocalisation de son téléphone. Le compte de l'homme, membre de l'organisation terroriste Daesh, a depuis été suspendu.
Internet ne laisse rien passer. En oubliant de désactiver la géolocalisation de son téléphone, Mark Taylor, un Néo-Zélandais parti rejoindre les rangs de Daesh, a communiqué sans le savoir et pendant plusieurs mois sa position précise à Twitter. L'homme, adepte des réseaux sociaux, a posté entre octobre et décembre de nombreux tweets dans lesquels sa position géographique était indiquée.
En début de semaine, celui qui se fait appeler Kiwi Jihadi, s'est rendu compte de son erreur et a effacé 45 de ses messages. C'était sans compter sur le site canadien Ibrabo, dédié au suivi de jihadistes, qui a pris soin de capturer les messages dans lesquels s'affichait sa position.
Ainsi, la présence de Mark Taylor a été localisée dans plusieurs zones de Syrie, à Kafar Roma, dans l'ouest du pays, en octobre ou encore à Al Tabqah, plus au centre, au début du mois de décembre. L'homme a d'ailleurs posté de nombreux tweets depuis cette ville. Le site canadien a même pu identifier la maison dans laquelle il séjournait le plus. Autre imprudence du jihadiste, sur sa photo de profil, on peut identifier d'autres hommes, potentiellement membres de Daesh.
Des données utiles pour la justice
Le compte Twitter du Néo-Zélandais a été suspendu, mais toutes ces informations pourraient avoir une utilité en cas de poursuites judiciaires.Le site canadien explique que ces données peuvent permettre d'examiner le degré d'implication dans l'entreprise terroriste. En étant capables de savoir où se trouvait le jihadiste, les enquêteurs pourraient déterminer s'il se trouvait sur le lieu d'un attentat commis à cet endroit par exemple. Ces données permettent de mieux individualiser les charges contre lui et de justifier d'une détention à son retour potentiel dans son pays.
Ironie de l'imprudence du jihadiste, dans ses tweets géolocalisés, il défiait les "lois internationales" et les "lois de Nouvelle-Zélande", les "pires de tous les temps". Les jihadistes de Daesh utilisent beaucoup les réseaux sociaux pour leur propagande, notamment en postant des vidéos de décapitation d'otages. Ces réseaux font également partie de leurs outils pour recruter à l'étranger.
Carole Blanchard