samedi 4 octobre 2014
Kim Jong-un soignerait, dans le secret, sa goutte et son obésité
Les médias d’Etat nord-coréens viennent pour la première fois d’admettre à demi-mot que le leader du pays était malade.
Après plus de trois semaines de silence et de mystère autour de la disparition de Kim Jong-un, les médias d’Etat nord-coréens, qui mettent en scène la propagande du régime stalinien, viennent pour la première fois d’admettre à demi-mot que le leader du pays était malade. Officiellement, le dirigeant, âgé d’à peine 31 ans, souffrirait “d’inconfort”. “Grâce aux minutieux efforts de notre Maréchal qui continue d’éclairer la voie du peuple, tel la lueur d’une flamme, et ce bien qu’il souffre d’un inconfort, la fortune et la prospérité de notre socialisme est préservée”, a lâché, ce soir, une voix off, dans un long reportage télévisé présentant des images d’archives sur lesquelles Kim Jong-un semble peiner à marcher.
Ce demi aveu semble confirmer les premières intuitions des services de renseignement sud-coréens qui tentent, depuis quelques heures, de faire la lumière sur l’étrange disparition du leader nord-coréen. « Nous regardons différentes hypothèses, dont les rumeurs sur son état de santé », avait expliqué, un peu plus tôt dans la journée, une porte-parole du ministère de l’Unification qui gère la relation entre les deux Corée.
Jusqu’en début de semaine, l’absence de Kim Jong-un n’avait pas bouleversé les autorités sud-coréennes. Elles rappelaient que le dirigeant nord-coréen s’était accordé, ces dernières années, à plusieurs reprises de longues vacances au cours desquelles il disparaissait totalement des médias du régime stalinien. Mais son absence, jeudi, à l’ouverture des travaux de l’Assemblée populaire suprême aura interpellé les experts de Séoul. Habituellement, le dictateur ne rate pas ces cessions qui servent à faire valider, sans débats, à l’unanimité, par des parlementaires aux ordres les décisions politiques de son clan.
L’exécutif sud-coréen s’interroge désormais avec plus d’acuité sur le sort de leader nord-coréen qui n’a plus été présenté dans les médias du pays depuis le 3 septembre dernier, date à laquelle il avait été montré assistant, avec son épouse Ri Sol-ju, à un concert du “girls-band’ révolutionnaire et socialiste “Moranbong”. Habituellement, le dictateur est présenté, trois ou quatre fois par semaine, dans les médias d’Etat, à l’occasion de rencontres avec des militaires, des écoliers ou des ouvriers pleurant de “joie” à son contact.
Goutte, hyperuricémie, hyperlipidémie, obésité, diabète et haute pression artérielle
Aujourd’hui, des sources anonymes, citées par l’agence de presse sud-coréenne Yonhap, avaient assuré que Kim Jong-un était effectivement malade et soignait, dans le secret, différentes affections. «Kim Jong-un est atteint de goutte. C’est pourquoi il boite des deux jambes», a affirmé la source, dans une référence à deux récents reportages de la télé nord-coréenne montrant le jeune homme de 31 ans se déplaçant très péniblement. «
A ma connaissance, il souffre de goutte, d’hyperuricémie, d’hyperlipidémie, d’obésité, de diabète et de haute pression artérielle”, ajoute l’expert. Son père Kim Jong-il et son grand-père Kim Il-sung avaient déjà souffert de conditions similaires et la dégradation de l’état de santé de Kim Jong-un se serait précipitée avec les abus d’alcool et de nourriture.
Les médias sud-coréens assurent également que des médecins étrangers auraient été consultés pour accélérer le rétablissement du leader. Des docteurs européens pourraient aussi s’être rendus récemment à Pyongyang pour ausculter le dirigeant malade.
Si elles tentent de faire la lumière sur cette étrange disparition, les autorités sud-coréennes ne semblent pas envisager de bouleversement à la tête du régime nord-coréen. Les plus proches alliés de Kim Jong-un continuent, eux, d’orchestrer normalement le pouvoir à Pyongyang et d’être mis en scène dans la propagande officielle. A l’occasion de la réunion du Parlement, Hwang Pyong-So, qui est présenté comme le numéro 2 du régime, a d’ailleurs conforté hier son pouvoir en se faisant nommer à la vice-présidence de la puissante Commission de défense nationale