Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

jeudi 11 septembre 2014

Selon Moshe Yaalon: "La Turquie finance le terrorisme"


Le ministre israélien de la Défense fustige Ankara ; Obama appelle Erdogan à lutter contre l'antisémitisme



Le ministre israélien de la Défense, Moshe Yaalon a accusé la Turquie de soutenir le terrorisme, lors d'une conférence qui s'est tenue lundi sur la lutte antiterroriste internationale.

Durant cette allocution, Yaalon a également pointé du doigt l'Iran qui tente selon lui de renouveler l'aide du Hamas qui a "fait ses preuves face à l'ennemi sioniste".

Il a ensuite déploré le soutien de la Turquie et du Qatar au Hamas alors qu'ils sont tous deux membres des Nations-Unies (la Turquie est également membre de l'OTAN, ndlr).

"Le centre international de l'organisation terroriste palestinienne est situé à Istanbul et Salah Aruri siège là-bas", a déclaré Yaalon.

Aruri est le chef de la branche du Hamas en Cisjordanie et l'instigateur présumé du complot visant à renverser le président de l'Autorité palestinienne déjoué par les services de renseignement israélien juste avant le début de la guerre à Gaza.

Abbas demande une enquête sur le complot du Hamas

Selon le renseignement israélien, le Hamas prévoyait de renverser le Fatah en provoquant une 3e Intifada


Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a réagi à l'annonce des services de renseignement israéliens lundi, se disant très préoccupé par la tentative du Hamas de renverser le gouvernement du Fatah en Cisjordanie.

Abbas a averti que si l'information du Shin bet se révélait être vraie, elle constituait une menace sérieuse pour l'avenir du gouvernement d'union nationale (signée en juin dernier, ndlr).

Le dirigeant palestinien a, par ailleurs, ordonné à ses forces de sécurité d'enquêter sur les révélations israéliennes, en particulier sur la tentative du Hamas de monter une troisième Intifada.

Les renseignements intérieurs israéliens (Shin Bet) ont annoncé lundi avoir découvert et déjoué un complot de grande envergure du Hamas, visant à renverser le gouvernement du Fatah en Cisjordanie en exécutant une série d'actes terroristes visant des cibles israéliennes et palestiniennes.

Plus de 70 terroristes ont été condamnés par des tribunaux palestiniens en Cisjordanie au cours des derniers jours dans ce qui est la plus vaste (tentative) d'opération du Hamas depuis la deuxième Intifada.

Selon le Shin Bet, l'opération a été orchestrée par Salah el-haarouri, un haut responsable du Hamas, depuis la Turquie où il s'est exilé, et a été lancée en mai dernier. A noter, cette opération n'a rien à voir avec l'enlèvement et le meurtre des trois adolescents israéliens près de Hébron un mois plus tard.

Coopération israélo-jordanienne


Dans le cadre de l'enquête israélienne en Cisjordanie, toujours selon des responsables du Shin Bet, des dizaines d'armes et des caches ont été trouvées. La valeur totale de l'armement a par ailleurs été évaluée à environ un demi-million de dollars, passé illégalement depuis la Jordanie.

Il semble que le Shin Bet a obtenu des informations sur cette opération des services de renseignements jordaniens dont plusieurs agents étaient infiltrés dans différentes factions palestiniennes impliquées.

Le plan du Hamas incluait un grand nombre d'attaques terroristes brutales en Israël, lancées depuis la Cisjordanie, dans le but de déclencher une réaction hostile de l'Etat hébreu, qui à son tour aurait engendré une troisième Intifada.

Si le Hamas est considéré comme une organisation terroriste par de nombreux gouvernements, le Fatah est largement accepté comme le parti légitime au pouvoir en Cisjordanie qui est engagé, par intermittence, dans des négociations avec Israël depuis plus de 20 ans.

Le Shin Bet se base sur les différents interrogatoires qui ont suivi l'arrestation de 93 terroristes de la branche armée du Hamas (les brigades Ezzedin al-Qassam) en Cisjordanie. Selon le renseignement israélien, certains d'entre eux ont été envoyés en Malaisie pour être formés, notamment au saut en parachute.

Enfin, le ministre israélien a exprimé son indignation face à l'ONU et la communauté internationale pour avoir nommé une commission chargée d'enquêter sur les crimes de guerre potentiellement commis à Gaza durant l'opération Bordure protectrice.

"Ils vont enquêter sur notre moralité alors que nous avons à faire à un ennemi qui utilise la population palestinienne comme bouclier humain", a-t-il dit.

Amos Yaldin, ancien chef des renseignements militaires israéliens et actuel directeur de l'Institut pour les études sur la sécurité nationale de l'Université de Tel Aviv, a par ailleurs indiqué qu'Israël partageait avec ses alliés ses renseignements, de très bonne qualité, sur l'Iran, le Hezbollah, la Syrie, les organisations terroristes dans le Sinaï (en Egypte) et dans la bande de Gaza.

Un responsable israélien, qui a requis l'anonymat, a pour sa part affirmé à l'AFP que l'Etat hébreu coopère d'ores et déjà avec les autorités compétentes notamment en Europe pour la lutte contre le danger que représente l'islamisme radical et ses ramifications en Europe. Il s'est toutefois refusé à donner des précisions sur la nature de cette coopération.

"Lutter contre l'antisémitisme"


La semaine dernière, Barack Obama a exhorté le président turc à lutter contre l'antisémitisme dans son pays lors d'une rencontre en marge du sommet de l'OTAN.

"Les deux présidents ont discuté de l'importance de construire des sociétés tolérantes et qui luttent contre l'antisémitisme", a-t-on appris d'un communiqué de la Maison blanche.

Les relations entre la Turquie et Israël avaient été largement endommagées après que dix "militants pro-palestiniens" turcs ont été tués en 2010 par des commandos israéliens à bord du navire Mavi Marmara qui faisait partie d'une flottille tentant de briser le blocus israélien de la bande de Gaza.

Ankara avait alors expulsé l'ambassadeur israélien exigeant de Jérusalem des excuses officielles, des indemnisations et la fin du blocus de l'enclave palestinienne.

Après les excuses d'Israël présentées par le biais des Etats-Unis en 2013, l'Etat hébreu et la Turquie semblaient proches d'une réconciliation diplomatique qui a néanmoins volé en éclats après le début de l'opération militaire israélienne à Gaza en juillet dernier.

Erdogan, à l'époque Premier ministre turc, avait accusé Israël de "commettre des atrocités à Gaza qui ont dépassé celles d'Hitler".