Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mardi 23 septembre 2014

Khorasan, un rival syrien de Daesh qui pourrait frapper l'Occident


Daesh ou l'Etat islamique, n'a pas le monopole de la terreur islamiste. D'autres groupes affiliés à al-Qaïda, semblent davantage axés sur les frappes à l'étranger. Parmi eux, Khorasan inquiète tout particulièrement les services de renseignement américains, alerte le New York Times.

Si Daesh est incontestablement la "valeur montante" du terrorisme islamiste au Moyen-Orient et maintenant jusqu'au Maghreb, les services américains alertent sur les velléités de groupes rivaux d'exporter la terreur jusqu'en Occident. Dans la nébuleuse que constitue la mouvance terroriste, Khorasan est, rapporte le New York Times, l'un des plus susceptibles de frapper à l'étranger et représente, plus que l'Etat islamique (EI), un danger immédiat. 

Ce groupuscule fondé par un ancien d'al-Qaïda retient donc toute l'attention des services américains. "En termes de menace directe, Khorasan pose un danger aussi grand que l'État islamique", a affirmé jeudi le directeur du renseignement national James Clapper.

Khorasan, fondé par un ancien proche de Ben Laden

Le New York Times explique que Khorasan est une émanation d'al-Nosra, filiale d'al-Qaïda en Syrie. Le groupe est dirigé par Muhsin al-Fadhli. Selon le département d'Etat, ce trentenaire pisté depuis une décennie par le renseignement américain a un lourd passé de terroriste. Ancien proche de Ben Laden, on rapporte qu'il avait été l'un des rares à être courant du projet des attentats du 11-Septembre, avant qu'ils n'aient lieu. Originaire du Koweït, Fadhli a ensuite servi d'intermédiaire pour le compte d'al-Qaïda auprès de riches financiers jihadistes et supervisé des transferts de fonds à travers la région. Parmi ses "faits d'armes", il aurait en 2002 participé à l'attaque d'un pétrolier français au large des côtes du Yémen. En 2012, une récompense de 7 millions de dollars est offerte par les Américains pour sa capture.

Aujourd'hui, la méthode de prédilection pour frapper à l'étranger serait le recours à des explosifs dissimulés, explique le journal.

L'EI plus occupé à renforcer son "califat" qu'à frapper à l'étranger

Ainsi, si une attaque coordonnée par Daesh n'est pas à écarter, cette organisation reste "davantage concentrée sur la consolidation de ses conquêtes en Syrie et en Irak que sur des attaques à l'Ouest". Le quotidien note que "la montée de l'État islamique a émoussé l'élan de ses groupes rivaux en Syrie, dont al-Nostra". Cette rivalité est encore renforcée par le fait que l'expansion de Daesh dans le nord de l'Irak, région riche en pétrole, a privé d'une partie de ses ressources certaines organisations et convaincu une partie de ses combattants de rejoindre les forces d'un "califat" autoproclamé. 

Mais les attaques menées par la coalition dirigée par les Américains en Irak, et maintenant en Syrie, pourraient changer la donne.