Même si l’on entend très peu parler (moins, en tout cas, que le F-35 américain, le T-50 russe ou encore les J-20 et J-31 chinois), le programme japonais Advanced Technology Demonstrator – X (ATD-X) « Shinshin » (le « dieu de l’esprit »), qui consiste à développer un prototype d’avion de combat furtif, avance lentement mais sûrement.
Ainsi, la presse nippone a rapporté, il y a quelques jours, que le groupe Mitsubishi Heavy Industries (MHI), qui dirige ce programme, envisage un premier vol de cet appareil à compter de janvier 2015. Par la suite, les essais se poursuivront pendant deux ans. Une éventuelle commande du ministère japonais de la Défense pourrait ensuite être passée à l’horizon 2019.
Le programme ATD-X a été lancé au début des années 2000 en raison du refus de Washington de livrer aux forces aériennes d’autodéfense japonaises des avions de type F-22 Raptor. Depuis, Tokyo a commandé 42 F-35, actuellement en cours de développement chez Lockheed-Martin, afin de remplacer ses F-4 Phantom.
Si ce projet va à son terme, le ATD-X sera donc le premier avion de combat construit par le Japon depuis les années 1970. À cette époque, Mitsubishi avait en effet conçu le F-1, un avion destiné à la lutte anti-navire et l’attaque au sol. Ce dernier était lui-même dérivé du T-2, un appareil d’entraînement ayant quelques ressemblances avec le SEPECAT Jaguar.
Avec l’ATD-X, le Japon entend ainsi mettre en avant ses propres capacités en matière aéronautique, capacités qu’il a pu maintenir en produisant sous licence les F-16 et F-15 américains (avec à la clé des transferts de technologie).
Le coût du développement de l’ATD-X est de l’ordre de 39,2 milliards de yens (soit 286 millions d’euros). A priori, cet appareil devrait être doté de deux moteurs Ishikawajima-Harima Heavy Industries XF5-1 de 10 tonnes de poussée chacun (15 tonnes avec la post combustion) et d’un radar à antenne active.