Alors que le chef de la diplomatie américaine tente de faire cesser les hostilités sur la bande de Gaza, des informations de presse révèlent que ses conversations téléphoniques auraient été mises sur écoute par Israël.
Le secrétaire d'Etat aurait communiqué avec des responsables au Moyen-Orient depuis des téléphones non sécurisés, selon Der Spiegel. (Mandel Ngan - AFP)
Les relations d'Israël avec le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, ne vont pas s'améliorer. Au milieu d'un week-end sanglant sur la bande de Gaza, l'hebdomadaire allemand Der Spiegel a affirmé que les services secrets israéliens auraient écouté les conversations téléphoniques du secrétaire d'Etat américain.
Depuis juillet 2013 jusqu'en avril de cette année, John Kerry était au cœur de négociations entre Israël et Palestine, avant qu'elles n'échouent.
Selon l'hebdomadaire allemand, il aurait alors parlé avec de nombreux responsables au Proche-Orient en utilisant, non seulement des lignes sécurisées mais également des téléphones satellitaires normaux, faciles à écouter.
Israël "aurait utilisé ces informations au cours des négociations"
Et ces conversations ont été interceptées par les services secrets israéliens et ceux d'au moins un autre pays, toujours selon les sources du Spiegel, et Israël "a utilisé les informations ainsi obtenues au cours des négociations", continue l'hebdomadaire.
Pour l'instant, John Kerry n'a pas réagi. Les relations entre le chef de la diplomatie américaine et Israël sont déjà tendues: en avril, il avait déclenché un tollé en déclarant qu'il y avait un "risque d'apartheid" dans le pays.
En juillet, sur Fox News, le secrétaire d'Etat a commenté un bombardement de Gaza sans se rendre compte que son micro était branché et qu'il passait en direct. "Sacrée opération ciblée!", a-t-il ironisé, avant d'ajouter: "Il faut qu'on fasse quelque chose".
A chaque fois, le secrétaire d'Etat a dû s'excuser. Aux Etats-Unis, le soutien à Israël reste la norme. Vendredi soir, le parlement américain a accordé une aide de 225 millions de dollars (167 millions d'euros) pour le programme Iron Dome de l'armée israélienne.