«Si on se fait prendre, on pourra toujours dire que c’était Israël»
Selon Edward Snowden, c’est la NSA qui était à l’origine de la panne. Au printemps 2013, il aurait appris qu’une division de hackers de la NSA avait tenté six mois plus tôt d’implanter un programme sur un routeur d’infrastructure d’un important fournisseur de services internet syrien, ce qui en cas de succès aurait permis à l’agence américaine d’accéder aux e-mails et à l’essentiel du trafic internet d’une grande partie du pays. «Mais quelque chose s’est mal passé et le serveur a été "brické" [c’est-à-dire endommagé au point d’être inutilisable et irréparable], peut-on lire dans Wired. A cause de la panne de ce routeur, la Syrie a perdu toute connexion à Internet – mais le public ignorait que le gouvernement était responsable.»
Selon le récit d’Edward Snowden, les hackers de la NSA auraient tout tenté pour réparer à distance le routeur et effacer leurs traces, sans succès. Mais «heureusement pour la NSA, les Syriens étaient apparemment plus préoccupés par le rétablissement d’Internet dans le pays que par la recherche de l’origine de la panne.» «Si on se fait prendre, on pourra toujours dire que c’était Israël», aurait-on plaisanté au centre opérationnel de la NSA. L’épisode raconté pourrait correspondre à celui du 29 novembre 2012, quand, à 12h26 locales, le trafic internet de toute la Syrie s’était arrêté. Un porte-parole de la NSA, contacté par Wired, n’a pas souhaité commenter l’information.