Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

vendredi 1 août 2014

Conflit au Proche-Orient


Un officiel de l'ONU fond en larmes en plein direct


«Il y a des moments où les larmes parlent plus que les mots», disait Chris Gunness sur Twitter, pour expliquer sa réaction, lors d'un duplex pour la chaîne Al-Jazeera.

Interrogé sur le bombardement d'une école de l'ONU à Jabaliya, il s'est exprimé: «Les droits des Palestiniens, y compris des enfants, sont totalement bafoués. C'est épouvantable», avant de craquer à la fin de l'entretien.

Le pilonnage par l'armée israélienne d'une école de l'ONU où avaient trouvé refuge des Palestiniens avait fait 20 morts, mercredi, dans le nord de la bande de Gaza. Depuis le début de l'offensive israélienne, l'ONU a aménagé 83 écoles pour accueillir les Palestiniens qui fuient les combats.

Erdogan compare les méthodes d'Israël à celles d'Hitler 


Le Premier ministre islamo-conservateur turc, fervent défenseur de la cause palestinienne, a lancé jeudi une nouvelle diatribe virulente contre Israël comparant ses méthodes lors de son offensive contre Gaza à celles d'Adolf Hitler. "Dites-moi, quelle est la différence entre les opérations israéliennes et celles des nazis et d'Hitler", a martelé Recep Tayyip Erdogan lors d'un discours à l'occasion de la campagne présidentielle à Van (est). "C'est du racisme, du fascisme. Ce qui est fait à Gaza revient à raviver l'esprit du mal et pervers d'Hitler", a encore dit Recep Tayyip Erdogan, grand favori du scrutin présidentiel qui, pour la première fois, se tiendra au suffrage universel en Turquie, les 10 et 24 août.

Le Premier ministre turc, qui ne cesse de dénoncer avec véhémence l'offensive sanglante déclenchée par Israël le 8 juillet contre l'enclave palestinienne contrôlée par le mouvement islamiste Hamas, a réaffirmé que les opérations avaient l'allure d'un "génocide" contre la population civile palestinienne. Il a également reproché aux États-Unis, sans les citer nommément, de défendre les opérations menées par l'armée israélienne et a dénoncé l'inertie du monde musulman. 

"Ceux qui restent silencieux devant ce massacre sont tout aussi cruels", a lâché Recep Tayyip Erdogan qui défend avec ferveur la cause palestinienne et dont le gouvernement entretient des rapports étroits avec la direction du Hamas. Depuis le 8 juillet, plus de 1 370 Palestiniens ont été tués et plus de 7 000 blessés, selon les services de secours locaux. Côté israélien, 56 soldats et 3 civils ont été tués. Les relations entre Israël et la Turquie, autrefois des alliés régionaux, sont au point mort depuis l'arraisonnement d'un navire turc au large de ce territoire en 2010 - qui avait coûté la vie à 10 militants turcs - et la dernière offensive israélienne contre le Hamas, soutenu par le gouvernement d'Ankara.

La Bolivie déclare Israël État terroriste 

La Bolivie a placé Israël sur sa liste d'États terroristes pour protester contre les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza. Le président bolivien Evo Morales a annoncé la décision mercredi lors d'une rencontre avec des enseignants dans la ville de Cochabamba.

"Nous déclarons (Israël) État terroriste", a-t-il déclaré, indiquant que l'offensive sur Gaza "démontre qu'Israël n'est pas un garant des principes de respect de la vie et des droits élémentaires qui régissent la coexistence pacifique et harmonieuse de notre communauté internationale". La Bolivie a rompu ses relations diplomatiques avec Israël en 2009 après une précédente opération meurtrière à Gaza, tout comme d'autres pays de la gauche radicale latino-américaine, dont le Venezuela ou Cuba. Toutefois, jusqu'à présent La Paz avait respecté un accord conclu en 1972 permettant aux citoyens israéliens d'entrer librement en Bolivie.

Après le Brésil et l'Équateur la semaine dernière, le Chili, le Pérou et le Salvador ont quant à eux rappelé mardi "pour consultation" leur ambassadeur en Israël. Le Chili a notamment qualifié les opérations militaires israéliennes de "châtiment collectif à l'encontre de la population civile de Gaza", tandis que le Pérou voisin a regretté "profondément", la "violation du cessez-le-feu avec la reprise des opérations militaires d'Israël à Gaza".

Dominique de Villepin dénonce "le massacre perpétré" par Israël 

L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin dénonce le "massacre qui est perpétré à Gaza" par Israël, appelle à une interposition de l'ONU dans les territoires occupés et à des sanctions contre l'État hébreu, dans une tribune virulente publiée vendredi par Le Figaro. "Lever la voix face au massacre qui est perpétré à Gaza, c'est aujourd'hui, je l'écris en conscience, un devoir pour la France", note Dominique de Villepin, qui ajoute que "par soumission à la voix du plus fort, la voix de la France s'est tue, celle qui faisait parler le général de Gaulle au lendemain de la guerre des Six-Jours, celle qui faisait parler Jacques Chirac après la deuxième intifada".

"Comment comprendre aujourd'hui que la France appelle à la "retenue" quand on tue des enfants en connaissance de cause ? Comment comprendre que la première réaction de la France, par la voix de son président, soit celle du soutien sans réserve à la politique de sécurité d'Israël ?" s'exclame-t-il.

L'armée israélienne, qui a déclenché les hostilités le 8 juillet et est entrée dans la bande de Gaza le 17 juillet, a conclu jeudi soir un nouveau cessez-le-feu de 72 heures avec le Hamas palestinien qui entre en vigueur vendredi à 7 heures, heure française.

Avec environ 1 450 morts et plus de 8 300 blessés, en grande majorité des civils, cette guerre est au moins aussi meurtrière que Plomb Durci (2008-2009), qui avait déjà été déclenchée pour mettre un terme aux tirs de roquettes du Hamas. Parmi les morts figurent au moins 242 enfants selon l'Unicef. L'armée israélienne a pour sa part perdu 56 soldats, ses pertes les plus lourdes depuis la guerre contre le Hezbollah libanais en 2006. 

"Sanctions économiques ciblées"

"Il n'y a pas en droit international de droit à la sécurité qui implique en retour un droit à l'occupation et encore moins un droit au massacre", s'insurge l'ancien Premier ministre, qui estime qu'Israël "ne peut se prévaloir du fait que le Hamas instrumentalise les civils pour faire oublier (qu'il) assassine ces derniers". "Oui, il y a une terreur en Palestine et en Cisjordanie, une terreur organisée et méthodique appliquée par les forces armées israéliennes, comme en ont témoigné de nombreux officiers et soldats israéliens écoeurés par le rôle qu'on leur a fait jouer", écrit-il encore. 

"Il n'y a aujourd'hui ni plan de paix ni interlocuteur capable d'en proposer un", regrette-t-il, en dénonçant l'absence de "partenaire en Palestine. Il n'y a plus de partenaire pour la paix en Israël... Il n'y a plus non plus de partenaire sur la scène internationale".

Parmi les "outils", il propose des sanctions contre Israël. "Cela passe par un vote par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution condamnant l'action d'Israël [...]. Cela signifie concrètement d'assumer des sanctions économiques ciblées et graduées." Enfin, Dominique de Villepin propose d'imposer une "interposition" par "la mise sous mandat de l'ONU de Gaza, de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, avec une administration et une force de paix internationales". 

Le message d'Éric Cantona à François Hollande 

L'ancien footballeur fait référence à la "lettre ouverte" rédigée par le fondateur de Mediapart et publiée le 23 juillet dernier. Intitulée "Palestine : Monsieur le Président, vous égarez la France", Edwy Plenel y énumère sept erreurs qui "entraînent la France dans la spirale d'une guerre des mondes, des civilisations et des identités, une guerre sans issue, sinon celle de la mort et de la haine, de la désolation et de l'injustice, de l'inhumanité en somme, ce sombre chemin où l'humanité en vient à se détruire elle-même."

L'article long de cinq pages est en accès libre. Le but de ce "parti pris" est la résonance. Éric Cantona l'a compris, et il entend bien aider le pure player : "Si vous aussi, comme moi, avez été sensible à cette lettre, faites-la circuler, faites-la partager, filmez-vous, pour demander au président François Hollande de la lire expressément."

La formule du footballeur n'est pas anodine. Il reprend celle du journaliste, en début de papier - "Monsieur le Président, cher François Hollande, je n'aurais jamais pensé que vous puissiez rester, un jour, dans l'histoire du socialisme français, comme un nouveau Guy Mollet" - et en fin - "Monsieur le Président, cher François Hollande, vous avez eu raison d'affirmer qu'il ne fallait pas importer en France le conflit israélo-palestinien, en ce sens que la France ne doit pas entrer en guerre avec elle-même. Mais, hélas, vous avez vous-même donné le mauvais exemple en important, par vos fautes, l'injustice, l'ignorance et l'indifférence qui en sont le ressort."