Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

dimanche 1 juin 2014

Tuerie du musée juif de Bruxelles : Mehdi Nemmouche, un Français soupçonné d'être le tireur


Un homme soupçonné d'avoir tué quatre personnes au Musée juif de Bruxelles le 24 mai a été arrêté vendredi 30 mai à Marseille, a appris dimanche l'AFP de sources proches de l'enquête et judiciaire. Il portait une Kalachnikov et un revolver du type de ceux utilisés dans la capitale belge. Le procureur de la République de Paris François Molins et le procureur fédéral belge tiendront des conférences de presse distinctes dimanche à 15h.

Ce Français de 29 ans originaire de Roubaix (Nord), Mehdi Nemmouche, est soupçonné, selon une source proche de l'enquête, d'avoir été en Syrie en 2013 auprès de jihadistes. Il était fiché pour ces raisons par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), a dit cette source.

Le suspect, qui se dit sans domicile fixe, a été arrêté à la gare routière Saint-Charles à Marseille par les douaniers, alors qu'il se trouvait dans un autocar en provenance d'Amsterdam via Bruxelles. Remis vendredi aux agents de la DGSI, il a été placé en garde à vue notamment pour assassinat et tentative d'assassinat en lien avec une entreprise terroriste. Sa garde à vue, qui a commencé vendredi à la mi-journée, peut durer 96 heures, c'est-à-dire jusqu'à mardi, voire 144 heures (jeudi), si les enquêteurs invoquent une menace terroriste imminente.

Un contrôle fortuit

François Hollande a affirmé dimanche que le suspect avait été arrêté "dès qu'il a mis le premier pied en France", soulignant l'efficacité des forces de l'ordre. "Celui qui a été arrêté, et nous verrons la suite donnée à l'enquête, a été arrêté dès qu'il a mis le premier pied en France, en l'occurrence à Marseille", a déclaré à la presse le président de la République.
C'est pourtant à l'occasion d'un contrôle fortuit des douanes à Marseille, à la gare routière Saint-Charles, que l'homme aurait été interpellé, indiquentFrance Info et FTVI dimanche matin.

"Nous les combattrons, nous les combattrons, nous les combattrons", a dit le chef de l'Etat, en marge d'un déplacement à Trévières dans le Calvados, au sujet des jihadistes qui rentrent en Europe après avoir combattu en Syrie.

"Tout le gouvernement est mobilisé pour suivre les jihadistes et éviter qu'ils puissent nuire", "notamment lorsqu'ils reviennent en France ou en Europe", a-t-il affirmé, "c'est une lutte de tous les instants".

Une caméra portative de type GoPro

Selon des sources proches de l'enquête, il était en possession dans ses bagages d'un fusil d'assaut Kalachnikov et d'un revolver avec des munitions. "Des armes du type de celles utilisées le 24 mai a Bruxelles", a dit une de ces sources. Il avait aussi une caméra portative de type GoPro. Parmi ses vêtements, il y avait une casquette semblable à celle que portait le tireur du Musée juif d'après les images diffusées parla police belge.

Un Français au "profil jihadiste" a été arrêté vendredi à Marseille, soupçonné d'être le tireur qui a abattu quatre personnes au Musée juif de Bruxelles le 24 mai, suscitant une grande émotion en Belgique et au-delà, a appris dimanche l'AFP de sources concordantes.

Les armes lourdes, la caméra, le mode opératoire... Impossible de ne pas penser à Mohamed Merah, qui avait ainsi filmé en mars 2012 à Toulouse et Montauban les meurtres, au nom du jihad, de trois parachutistes puis trois enfants et un enseignant juifs. Le Congrès juif européen avait immédiatement fait un parallèle entre l'affaire Merah et la fusillade de Bruxelles, qualifiée d'attaque antisémite par de nombreux responsables internationaux.

La tuerie du Musée juif de Bruxelles a fait quatre morts, un couple d'Israéliens, une bénévole française et un employé belge, abattus en plein samedi après-midi par un tueur. La justice belge a retenu dès lundi la piste terroriste. Après cette fusillade qui a suscité une grande émotion au-delà de la Belgique, les autorités belges ont lancé un appel à la population pour retrouver l'auteur. Elles ont diffusé des extraits de vidéosurveillance montrant un homme s'approcher du musée, y entrer, tirer à plusieurs reprises avec une Kalachnikov sortie d'un sac noir, le tout en moins de deux minutes.