Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

samedi 7 juin 2014

Le dernier "code talker" navajo de la Seconde Guerre mondiale est mort


En 1942, 29 volontaires amérindiens ont intégré le corps des Marines. Leur mission: développer un code basé sur leur langue, le Navajo, afin que l'ennemi ne le déchiffre pas. Chester Nez, le dernier d'entre eux encore en vie, est mort mercredi 5 juin 2014.



A un jour du 70e anniversaire du D-Day, la mort de Chester Nez, 93 ans, nous replonge dans une autre page forte de la Seconde Guerre mondiale. Chester Nez, qui s'est éteint mercredi, était le dernier des 29 "code talkers" navajos encore en vie. Des Amérindiens recrutés par les Marines pour coder et décoder des messages dans leur langue de manière à ce qu'en cas d'interception, l'ennemi ne puisse pas les comprendre.

C'est Philip Johnston, l'un des rares non-Navajos à parler la langue de ces Amérindiens du Sud-Ouest des Etats-Unis, qui avait proposé l'utilisation du Navajo comme code pour les Marines. Langue complexe, difficilement intelligible et non écrite, elle n'était pas connue au-delà des réserves et s'avérait de ce fait de fait un code indéchiffrables pour l'ennemi japonais.

Un code indéchiffrable pour les Japonais 

Vingt-neuf Indiens navajos, dont Chester Nez, ont ainsi été recrutés en mai 1942 par le corps des Marines afin de coder, transmettre et de décoder les communications sur le champ de bataille. Ces volontaires participèrent à l'élaboration d'un code à partir de la langue navajo.

"Je suis très fier de dire que les Japonais ont tout fait pour déchiffrer le code, mais qu'ils n'y sont jamais parvenus", soulignait encore l'an dernier Chester Nez dans le quotidien militaire Stars and Stripes. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'homme a participé aux batailles du Pacifique à Guadalcanal, Guam, Peleliu et Bougainville, et gagné ses galons de caporal.

Outre ces 29 volontaires, 400 Navajos ont pris part aux combats dans le Pacifique comme "code talkers". Leur histoire a été popularisée dans un film, Windtalkers. D'autres Amérindiens des tribus choctaw, comanche et seminole ont également pris part aux combats contre les Allemands et les Japonais. Ils étaient également chargés de transmettre dans leur langue des messages codés.

Un code encore utilisé dans les années 1980 

"Les code talkers navajos ont apporté une contribution inestimable sur le théâtre du Pacifique durant la Seconde Guerre mondiale", a souligné le colonel David Lapan, porte-parole des Marines. Pour lui, la mort de Chester Nez "marque tristement la fin d'une ère pour notre pays et pour l'histoire du corps des Marines".

Le code navajo est resté classifié jusque dans les années 1980: l'armée américaine a longtemps pensé qu'il pourrait être utile en cas de nouveau conflit.