En Afrique, en Europe, en Afghanistan, en Syrie, en Chine, les attentats se succèdent, et le 24 mai, ils ont fusé. Une apothéose macabre, concentré autour d'une date, à Bruxelles. Il n'y a pas de claire filiation entre tous ces attentats, et si certains sont qaïdistes ou djihadistes, d'autres sont plus obscurs, comme celui de Bruxelles.
Les élections européennes font-elles partie de l'explication? Cela voudrait dire qu'al-Qaïda aurait un message, ou plusieurs, pour les électeurs. Prenons l'angle "message pour l'Europe", et dégageons logiquement deux options: premièrement, al-Qaïda veut montrer qu'il peut frapper où il veut et qu'il méprise, dans la capitale même de l'Europe, cette institution qu'il tente par là de qualifier de juive; deuxièmement, que la visite du pape en Terre Sainte est sans objet car les juifs sont des ennemis permanents.
Et si c'était le Hezbollah..?
Enfin, si ce n'était pas al-Qaïda mais plutôt le Hezbollah, piste évoquée dans Haaretz le quotidien de gauche israélienne? Le gouvernement syrien, le co-sponsor du Hezbollah avec le régime confessionnel à Téhéran, aurait vengé les bombardements israéliens sur les stocks de missiles syriens destinés au Hezbollah justement. L'État d'Israël opère sa bonne vieille distinction: le régime Assad est un interlocuteur valable, le Hezbollah ne l'est pas, et Assad ne doit pas œuvrer à la guerre contre Israël avec ce même Hezbollah.
Il y a donc des règles au Proche-Orient, des lignes de conduite dictées par les rapports de force et les intérêts particuliers nationaux. Dommage que des touristes dans un musée doit mourir pour que le jeu fonctionne.
Dernière considération: le musée juif touché, la peur des musulmans augmente. L'on peut même être un électeur xénophobe tout en voyant que les partis comme UKIP et le FN et celui de Geert Wilders aux Pays-Bas sont des ennemis frontaux de l'islamisme et même des immigrés arabes et pakistanais et turcs en général. Celui qui a commandité la tuerie du Musée Juif a dû le savoir. Autre signe des temps: les tenants d'une cause ne revendiquent presque plus leurs actes en langage politique. Ils tuent, et nous laissent trouver l'explication dans tout ce sang.
Harold Hyman