Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

jeudi 20 mars 2014

Vol MH370: derniers développements


Selon le Wall Street Journal et la chaîne de télévision ABC, citant de hauts responsables, le Boeing 777 aurait envoyé des signaux à un satellite pendant cinq heures après sa disparition, ce qui pourrait laisser penser qu'il a continué son vol.

Une extinction manuelle des systèmes radio? 

Selon des officiels américains, cités par la chaîne ABC, les deux systèmes de communications installés sur le Boeing 777, n'auraient pas été coupés à la même heure. Le premier a en effet émis son dernier signal à 1h07, le second -le transpondeur- à 1h21, soit 14 minutes plus tard. Ce qui, selon les Etats-Unis, viendrait approuver la thèse selon laquelle ils ont été coupés manuellement, par une intervention humaine.

L'avion n'aurait donc pas stoppé brutalement sa route à 1h07, heure de sa disparition des écrans radars, car en cas de crash soudain, les deux systèmes se seraient coupés simultanément. Ce qui signifie que l'appareil n'aurait donc pas été victime d'une avarie technique ou d'un accident.

Vol poursuivi pendant 5 heures? 

Une autre information de taille est révélée par les médias américains, ce vendredi. Selon le Wall Street Journal et ABC, l'avion aurait par ailleurs continué à communiquer automatiquement avec un satellite, en envoyant des signaux réguliers (en l'occurence des "pings"), une fois par heure, pendant cinq heures après sa disparition supposée.

Le Boeing aurait ainsi poursuivi son vol pendant quatre ou cinq heures après sa dernière position connue par les radars, ce qui étendrait considérablement la zone de recherches, jusqu'à un périmètre de plus de 2.200 miles soit environ 3.500 kilomètres, si l'avion volait en vitesse de croisière. A cette allure, l'appareil a pu atteindre l'Océan Indien, le Pakistan ou même la mer d'Arabie.

Un détournement vers les îles Andaman? 

Dans la lignée de l'hypothèse de la poursuite du vol, l'agence Reuters, citant des enquêteurs, évoque ce vendredi la possibilité que l'avion se soit délibérément dirigé vers les îles Andaman, un archipel situé à l'Ouest de la Thaïlande et du Myanmar, où des radars militaires l'aurait localisé, samedi dernier. Deux sources ont notamment indiqué à l'agence que le vol MH370 aurait emprunté un couloir aérien dans cette zone géographique, ce qui indiquerait que l'avion était piloté par quelqu'un possédant des notions d'aviation.

Par ailleurs, selon une troisième source malaisienne, proche de l'enquête, et citée par l'agence, les recherches s'orienteraient de plus en plus sur la théorie du détournement délibéré de l'appareil par une personne maîtrisant le pilotage. Les autorités malaisiennes n'ont pas souhaité réagir à ces informations.

Les recherches étendues à l'Océan Indien 

Sans indiquer si des informations claires sur la localisation de l'avion sont en leur possession, les Etats-Unis ont d'ores et déjà indiqué que la zone de recherche va être étendue à l'Océan Indien. Un officiel du Pentagone a en effet indiqué qu'il y a des raisons de penser que le Boeing 777 s'y est crashé, rapporte notre correspondant à Washington, Mathieu Coache.

"D'après ce que je comprends, sur la base de nouvelles informations, pas nécessairement concluantes, mais nouvelles, la zone de recherches serait élargie à l'Océan indien", a déclaré de son côté le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney. Un navire de guerre américain, l'USS Kidd, et un avion de surveillance ont été envoyés sur place pour mener des recherches. "L'USS Kidd transite par le détroit de Malacca en route pour l'Océan indien", a ainsi déclaré un responsable de la Marine américaine.

Le gouvernement malaisien a indiqué être au courant de ces informations et être en train de les examiner, a indiqué un responsable des opérations de recherche. On ignore encore si le pays compte déployer ses efforts dans la nouvelle zone recherchée. Jeudi, les autorités malaisiennes avaient démenti de précédentes informations du Wall Street Journal affirmant que les moteurs Rolls Royce de l'avion avaient continué d'envoyer des signaux au sol pendant quatre heures après la perte de contact avec le contrôle aérien.

le cap du Boeing 777 disparu modifié par un ordinateur

Le Boeing disparu de Malaysia Airlines aurait changé de cap, selon les enquêteurs américains, après une intervention sur l'ordinateur de bord. Un indice qui orienterait l'enquête vers un acte terroriste et l'éloignerait de l'hypothèse accidentelle. Mais rien ne prouve non plus que quelqu'un ait voulu faire s'écraser l'appareil.

Le changement de cap du vol MH370 a été commandé depuis le cockpit de l'appareil. Ces conclusions des enquêteurs américains ont été publiées dans le New York Times.

D'après les officiels cités, l'avion a été détourné vers l'ouest de sa route initiale - devant relier Kuala Lumpur à Pékin - à l'aide du logiciel informatique de gestion de vol. On ignore si la feuille de route a été modifiée avant ou après le décollage, mais on sait que l'interface du logiciel était située entre le pilote et le co-pilote. 

Cette manoeuvre est généralement utilisée par les pilotes à la demande des aiguilleurs du ciel, pour éviter le trafic aérien ou le mauvais temps.

Le pilote et le co-pilote du Boeing 777 soupçonnés 

Un scénario qui resserre le faisceau d'indices existant autour des deux pilotes du vol MH370 aux commandes. Car cela signifie que l'avion a forcément été détourné par un pilote maîtrisant ce type de logiciels sur un avion de type Boeing. D'après les experts, il serait exagéré de croire qu'un des passagers ait pu reprogrammer le système de gestion de vol, car la manoeuvre est relativement complexe.

D'après un ancien responsable de la sécurité du syndicat du transport aérien, John Cox, cité par le New York Times, il semble par ailleurs peu crédible que quelqu'un prenne tant de peine à détourner un avion, si son seul but est de le faire s'écraser et de tuer tous les passagers.

Changement de cap délibéré du vol MH370 

Samedi matin, le Premier ministre malaisien, Najib Razak, a confirmé que l'avion avait été victime d'un changement de cap "délibéré". Les systèmes de transmission de données ont été désactivées, a-t-il indiqué. Lundi, on apprenait en outre que le copilote, Fariq Abdul Hamid, avait déclaré "eh bien bonne nuit", juste avant que l'on perde définitivement toute trace de l'avion. 

La disparition du Boeing 777 de Malaysia Airlines mobilise les efforts de plus de 25 pays dans de vastes régions du monde: du nord de la Thaïlande à l'Asie centrale pour le corridor nord (qui recouvre une partie de la Chine), de l'Indonésie au sud de l'océan Indien pour le corridor sud.


Les disparitions qui ont marqué l'histoire de l'aviation 

L'avion fantôme -  Un vieux Boeing 727, du même modèle que celui-ci, cédé par American Airlines à Air Angola, n'avait pas bougé depuis quatorze mois, collé au tarmac de Luanda. Le 25 mai 2003, sans que personne ne soit prévenu, l'appareil décolle et disparaît. Personne ne saura jamais ce qu'il est advenu de cet appareil, ni d'un baroudeur, pilote amateur et mécanicien d'aviation, Ben Padilla, arrivé à Luanda peu de temps avant le vol de l'avion. Toute trace de cet individu s'arrête là. Beaucoup d'hypothèses ont été échafaudées, depuis la fraude à l'assurance jusqu'au vol au profit d'Al Qaida, mais cette affaire reste une énigme. 


Les tableaux perdus -  Le Boeing 707 de l'ancienne compagnie brésilienne Varig ralliant Rio depuis Tokyo n'est jamais arrivé, ce 30 janvier 1979. Outre les six membres d'équipage, l'avion a disparu avec 153 peintures de l'artiste nippo-brésilien Manabu Mabe. 



La disparition de l'Oiseau Blanc -  Le crash de l'Oiseau Blanc, piloté par Charles Nungesser et François Coli, a marqué l'histoire de l'aéronautique comme celle de la presse. L'élégant biplan décolle du Bourget le 8 mai 1927, pour tenter la toute première traversée de l'Atlantique de l'histoire. Ils mettent le cap vers New York, mais n'atterriront jamais. On ne saura jamais ce qu'il s'est passé. Au Canada, le journal La Presse s'avance un peu trop en envoyant aux rotatives: "Nungesser et Coli ont réussi à traverser l'Atlantique, ils se sont posés à New York à 17 heures". 


Le triangle des Bermudes -  Cinq chasseurs de l'US Navy se volatilisent un certain 5 décembre 1945. Le vol 19 survolait le nord des Bahamas quand plus aucun appareil n'a répondu. Dans la soirée, un hydravion parti à leur recherche disparaît également, avec 13 personnes à bord. On appelle cette zone le triangle des Bermudes; 90 appareils y ont mystérieusement disparu. 


Le mystère du DC-3 -  Encore une affaire jamais élucidée. Le DC-3 d'Airborne Transport et ses 32 passagers se volatilisent près de Miami le 28 décembre 1948. Aucune trace de débri n'a jamais été retrouvée.