Les murs du Kremlin à Moscou, le 2 mars 2012 ( AFP/Archives / Sergei Supinsky)
La Russie réduira "à zéro" sa dépendance économique vis-à-vis des Etats-Unis si Washington impose des sanctions à son égard en raison de la situation en Ukraine, ce qui aboutira au "krach" du système financier américain, a averti mardi Sergueï Glaziev, un conseiller du Kremlin.
Une source au Kremlin a toutefois peu après indiqué à l'agence publique Ria Novosti que M. Glaziev avait exprimé son opinion personnelle et qu'il ne s'agissait pas de la position officielle du Kremlin.
"Nous trouverons un moyen non seulement de réduire notre dépendance financière des Etats-Unis, mais nous tirerons de ces sanctions un gros profit", a déclaré Sergueï Glaziev à Ria Novosti.
"Les tentatives de prendre des sanctions contre la Russie mèneront au krach du système financier américain et à la fin de la domination des Etats-Unis dans le système financier mondial", a-t-il ajouté.
"Nous serons contraints d'utiliser d'autres devises, de créer notre propre système de règlement. Nous avons de merveilleuses relations économiques et commerciales avec nos partenaires à l'Est et dans le Sud", a-t-il expliqué.
"Si des sanctions sont prises contre les structures étatiques, nous serons contraints de reconnaître notre incapacité à rembourser les crédits accordés aux structures russes par les banques américaines", a-t-il aussi averti.
"Car les sanctions sont une arme à double tranchant, et si les Etats-Unis gèlent nos actifs, alors le passif de nos organisations en dollars sera aussi gelé. Cela signifie que nos banques et nos entreprises ne pourront rembourser les prêts à nos partenaires américains", a-t-il poursuivi.
Les Etats-Unis ont suspendu lundi leur coopération militaire avec la Russie pour protester contre l'intervention des troupes russes, qui encerclent les soldats de l'armée ukrainienne dans leurs casernes en Crimée. La Maison Blanche avait brandi plus tôt dans la journée la menace de sanctions diplomatiques mais aussi économiques contre la Russie.
M. Glaziev s'est exprimé alors que le chef de la diplomatie ukrainienne John Kerry est attendu mardi à Kiev pour apporter son soutien au nouveau pouvoir ukrainien.