Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

lundi 10 mars 2014

Bagdad accuse l’Arabie Saoudite et le Qatar de lui avoir “déclaré la guerre”


L’Arabie Saoudite a accusé, cette semaine, le Qatar de soutenir la montée islamiste dans la région du golfe arabo-persique, et en particulier les Frères musulmans, que Riyad a placé sur sa liste des mouvement terroriste. Pourtant, les deux monarchies pétrolières apportent une aide à la rébellion syrienne, composée majoritairement par le Front islamique, dont l’objectif est d’instaurer la charia en Syrie, et les jihadistes du Front al-Nosra et de l’Etat islamique d’Irak et du Levant (EIIL).

Aussi, le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, de confession chiite, a mis le Qatar et l’Arabie Saoudite dans le même sac, lors d’un entretien accordé à France 24. L’Irak, où se tiendront des élections législatives le 30 avril prochain, est en proie à une vague d’attentats quotidiens. En outre, la province d’al-Anbar, au nord-ouest de Bagdad, est partiellement passée au mains des jihadistes de l’EIIL, lesquels contrôlent la ville de Falloujah et une partie de celle de Ramadi.

Le ressentiment sunnite à l’égard de la politique menée par M. al-Maliki mais aussi et surtout les débordements de la guerre civile syrienne expliquent cette montée de la violence, laquelle a atteint ses plus hauts niveaux depuis 2007/2008. En janvier, le Premier ministre irakien avait déjà pointé des pays “diaboliques” et “traitres” de la région de vouloir déstabiliser le sien. Cette fois, il est allé encore plus loin en nommant l’Arabie Saoudite et le Qatar.

“Ils attaquent l’Irak, via la Syrie, et de manière directe, et ils ont déclaré la guerre à l’Irak”, a ainsi affirmé M. al-Maliki. “Ces deux pays sont les premiers responsables des violences entre communautés, du terrorisme et de la crise de sécurité en Irak”, a-t-il insisté, en faisant valoir que Riyad et Doha fournissent un soutien politique et financier aux insurgés tout en achetant des “armes au bénéfice de ces organisations terroristes”.

Le Premier ministre irakien a notamment dénoncé le rôle de l’Arabie Saoudite, en fustigeant son “choix dangereux” de “soutenir le terrorisme dans le monde”. Elle “le soutient en Syrie, et en Irak, et au Liban, et en Egypte, et en Libye, et même dans les pays au-delà” du monde arabe, a-t-il accusé.