Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mercredi 15 janvier 2014

La Suisse a signé un contrat pour un nouveau système d'écoute téléphonique




«La Confédération a conclu un contrat le 18 décembre», a dit à l'ats Matthias Ramsauer, secrétaire général du Département fédéral de justice et police, revenant sur une information parue dans «Le Temps» mercredi. Le crédit débloqué pour l'ensemble de cette opération est de 13 millions de francs.

L'entreprise israélienne Verint a obtenu le contrat, confirme-t-on à l'Administration fédérale. Elle va donc élaborer la deuxième version de l'Interception System Schweiz (ISS). Une première version du logiciel ISS devrait être livrée ces prochaines semaines.

En septembre dernier, la Confédération abandonnait son système de surveillance des télécommunications, le premier ISS. Acquis pour 18 millions de francs en 2008, cet outil présentait des lacunes et son lancement avait été repoussé à plusieurs reprises.

Auparavant, depuis 2002, les polices et les justices cantonales et fédérales utilisent le système d'écoute LIS (Lawful Interception System) hébergé au sein du Service de surveillance de la correspondance par poste et télécommunication (SCPT). Ce dispositif a été développé par le fournisseur allemand Syborg - aujourd'hui filiale de Verint.

Retard

Le système s'est rapidement montré obsolète. Pour le remplacer, la Confédération opte pour le projet ISS en 2008, placé sous la responsabilité du Département fédéral de justice. Il aurait dû être opérationnel dès l'été 2011.

L'entreprise anglo-danoise ETI/Detica ne parvient pas à mettre au point le premier ISS et est limogée en septembre dernier. Un audit du Contrôle fédéral des finances a de plus révélé un dépassement de 4% des coûts, soit 820'000 francs, au printemps 2012.

Le fabricant du LIS s'est engagé à continuer à faire fonctionner l'ancien système, jusqu'à l'arrivée du nouveau, avait déjà précisé Matthias Ramsauer en septembre dernier.

Critiques de l'Association Suisse-Palestine

L'Association Suisse-Palestine a immédiatement demandé l'annulation du contrat. L'entreprise Verint est un partenaire privilégié des services secrets américains NSA, écrit l'association. Cette décision place la sécurité intérieure suisse dans les mains de partenaires non fiables, estime-t-elle.

De plus, ce choix est en contradiction avec la politique suisse de promotion de la paix au Moyen-Orient. Verint fait partie du dispositif sécuritaire israélien, elle est ainsi «partie intégrante des instruments de contrôle de l'occupation israélienne en territoire palestinien occupé».