Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

lundi 20 janvier 2014

Affaire Gayet : des failles dans la sécurité du président


Contrairement à la version officielle, il y a bien eu des dysfonctionnements dans la sécurité du président lors de ses sorties privées. Ce n'étaient pas quatre officiers de la sécurité qui accompagnaient François Hollande lorsqu'il rejoignait Julie Gayet dans l'appartement que lui prêtait son amie Emmanuelle Hauck, mais deux. "Quand le président sort, il est à trois mètres de moi. Je reconnais le garde du corps. Je n'en ai vu aucun autre dans mon périmètre", témoigne Sébastien Valiela, le paparazzi auteur des photos de l'idylle qui secoue la République.

Le photographe n'a pas loué d'appartement mais s'est installé du 28 décembre au 2 janvier dans la cage d'escalier de l'immeuble qui fait face au numéro 20 de la rue du Cirque (8e arrondissement). Contrairement aux usages, aucune reconnaissance de la zone n'a été effectuée par les policiers du groupement de sécurité du président de la République (GSPR). Si cela avait été le cas, ils n'auraient pas manqué de tiquer en voyant le nom de Michel Ferracci et de son ex-compagne, Emmanuelle Hauck. Ferracci est considéré par la justice comme un homme de main d'un des parrains du gang bastiais de la Brise de mer. Il a été condamné à dix-huit mois de prison avec sursis dans l'affaire du cercle Wagram. Plus étonnant encore, les policiers assurant la surveillance du chef de l'État auraient dû savoir qu'Emmanuelle Hauck hébergeait, avant qu'il ne soit tué en mai 2013 au sud de Bastia, François Masini, un homme du milieu.

Dans le cadre de cette enquête pour assassinat, en cours, la comédienne a été entendue à plusieurs reprises. Un magistrat aurait très bien pu faire sonoriser l'appartement du quatrième étage de la rue du Cirque... là où se retrouvaient François Hollande et Julie Gayet. Ce risque énorme, le président l'a couru sans que ses services soient en alerte. Même le fourgon de police qui, habituellement, stationne à l'angle de la rue du Cirque et du faubourg Saint-Honoré était invisible pendant cette période sensible.

Aziz Zemouri