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jeudi 7 novembre 2013

Meurtres des deux journalistes au Mali : le cerveau de l'enlèvement identifié


Un Touareg soupçonné d'avoir "planifié" l'enlèvement le 2 novembre à Kidal, dans le nord-est du Mali, des deux journalistes français tués juste après a été formellement identifié, a appris jeudi l'AFP de sources sécuritaires maliennes et régionales. Cet homme est le propriétaire de la voiture qui a servi à l'enlèvement, selon une source sécuritaire malienne proche de l'enquête. "Nous avons informé la France de l'identification formelle du propriétaire du véhicule des ravisseurs. Il s'agit de Bayes Ag Bakabo, un Touareg", a précisé cette source.

Bayes Ag Bakabo "est très fortement soupçonné d'avoir planifié les enlèvements pour le compte d'Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique) qu'il a fréquenté assidûment un moment", a précisé cette source malienne. Son complice, dont le nom n'a pas été communiqué, "est de la famille de Hama Lamine Sall, de nationalité mauritanienne, et dont la mère est touareg". "Nous sommes sur leur trace", a-t-elle ajouté.

Selon cette source, Bayes Ag Bakabo appartient à "la même tribu" qu'Ambéry Ag Rhissa, un responsable de la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) à Kidal que les deux journalistes venaient juste d'interviewer. C'est devant son domicile qu'ils ont été enlevés, avant d'être tués moins de deux heures plus tard à une dizaine de kilomètres de la ville. Une source militaire africaine à Kidal, également proche de l'enquête, a confirmé cette information en précisant que "Bayes Ag Bakabo s'est recyclé un moment dans le MNLA" après son engagement avec Aqmi.

La panne comme élément déclencheur de l'exécution

La source malienne a précisé que l'exécution de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, journalistes à Radio France Internationale (RFI), pourrait avoir été provoquée par "la panne" du véhicule des ravisseurs et leur crainte d'être traqués et rattrapés par l'armée française lancée à leur recherche. Cette source a affirmé que les deux journalistes étaient initialement "très probablement" destinés à être remis à la katiba (unité combattante) d'Aqmi dirigée par Abdelkrim Targui. Celui-ci est un ancien lieutenant touareg d'Abou Zeïd, un des chefs d'Aqmi tué en début d'année lors de l'offensive militaire tchadienne et française dans le massif des Ifoghas, dans la région de Kidal.

Dans une déclaration mercredi à l'agence de presse mauritanienne en ligne Sahara Medias, Aqmi a revendiqué l'assassinat de Ghislaine Dupont, 57 ans, et Claude Verlon, 55 ans. "Cette opération intervient en réponse aux crimes quotidiens commis par la France contre les Maliens et à l'oeuvre des forces africaines et internationales contre les musulmans de l'Azawad", nom donné par les Touareg au nord du Mali, selon l'organisation.