Cela fait près de deux ans que l’ex-dictateur libyen, Mouammar Kaddafi est mort, le 20 octobre 2011. Depuis, plusieurs membres de sa famille et de son clan sont entre les mains de la justice libyenne. En revanche, les autorités de Tripoli tentent toujours d’obtenir l’extradition de Saadi, Aïcha, Hannibal et Mohammed Kaddafi.
Le 20 octobre 2011, le convoi d’une cinquantaine de 4×4, où ont pris place Mouamamar Kaddafi et son cercle rapproché pour tenter de forcer le siège de Syrte, sa ville natale, est neutralisé par les missiles de l’Otan. Peu de temps après, le “Guide” est débusqué dans une cache, sous une route, par les milices rebelles de Misrata. Il sera lynché. Deux heures plus tard, sa dépouille arrive dans cette ville située à 200 km à l’est de Tripoli. Ce jour-là, plusieurs proches de Kaddafi périront également.
Près de deux ans après la mort de celui qui a dirigé la Libye d’une main de fer pendant quarante-deux ans, une partie de son clan (famille et personnalités importantes du régime) a été arrêtée. D’autres anciens proches sont en exil en Algérie, au Niger ou encore à Oman. Reste le cas Moussa Ibrahim, l’ancien porte-parole officiel de Kaddafi, dont la mort a été annoncée à plusieurs reprises sans jamais être confirmée.
Aux mains de la justice libyenne
Seif el-Islam Kaddafi
Le fils de Kaddafi (41 ans) est sous le coup de deux procès en Libye. Le premier à Zenten, où il est détenu pour “atteinte à la sûreté nationale”, l’autre devant la chambre d’accusation de Tripoli, où comparaissent d’autres responsables de l’ancien régime. Demandé par le procureur général, son transfert dans la capitale libyenne a été repoussé pour des raisons de sécurité. En parallèle, Seif fait l’objet de mandats d’arrêt internationaux de la Cour pénale internationale (CPI). La Cour souhaiterait qu’il soit jugé à La Haye, ce que les autorités libyennes refusent.
Abdallah Senoussi
Le 11 octobre, la CPI a décidé d’autoriser la Libye à juger Abdallah Senoussi (54 ans), l’ancien chef des renseignements de Mouammar Kaddafi. L’ex-patron des services militaires – alias “la boîte noire” – avait été arrêté à l’aéroport de Nouakchott le 17 mars, en provenance de Casablanca, avant d’être extradé en septembre à Tripoli. Il était depuis détenu à la prison d’El-Hadba el-Khadra de Tripoli. Senoussi risque désormais la peine capitale pour son rôle dans la répression du soulèvement de 2011 qui a conduit à la chute de la Jamahiriya.
Baghdadi el-Mahmoudi
Âgé de 67 ans et incarcéré en Tunisie depuis le 21 septembre 2012, l’ancien Premier ministre a été extradé vers Tripoli le 24 juin 2012. Son procès a débuté en septembre 2013. Il est notamment accusé d’atteinte à la sûreté de l’État.
Décédés
Mouatassim Kaddafi
Né en 1975, médecin et militaire de carrière, il avait dirigé le Conseil de sécurité nationale et était le principal concurrent de Seif el-Islam. Capturé vivant avec son père, le 20 octobre à Syrte, celui qui était l’homme des “services” et de la répression a été exécuté par les ex-rebelles. Son corps a été enterré en un lieu inconnu.
Khamis Kaddafi
Tué, le 29 août 2011, dans une attaque aérienne de l’Otan alors qu’il tentait de fuir de Tripoli.
Chokri Ghanem
Retrouvé mort le 29 avril 2012 dans le Danube, à Vienne. Les circonstances du décès de l’ancien ministre du pétrole de Kaddafi soulèvent de nombreuses interrogations.
En exil
Saadi Kaddafi
Son cas empoisonne les relations entre la Libye et le Niger où le troisième fils de Mouammar Kaddafi (40 ans) défunt est réfugié depuis septembre 2011. Le Niger refuse de le confier aux Libyens. Lors de sa dernière visite à Tripoli en septembre, Mohamed Bazoum, le ministre nigérien des Affaires étrangères, a réaffirmé la position de Niamey, tout en assurant que Saadi n’était plus actif politiquement. Celui-ci réside dans une maison d’État, située au bord du fleuve Niger à Niamey, dans l’enceinte sécurisée du Conseil de l’Entente. Il est surveillé et se tient à carreau.
Hannibal et Safia Kaddafi
Safia (61 ans), la veuve de Mouammar Kaddafi, et Hannibal (38 ans), son fils, sont toujours en l’Algérie, où ils ont été accueillis pour des “raisons humanitaires” après la chute du “Guide” libyen, en août 2011. Le gouvernement algérien se montre extrêmement discret sur leur lieu de résidence.
Mohamed et Aïcha Kaddafi
Les deux enfants du défunt leader libyen ont quitté l’Algérie, où ils étaient réfugiés depuis 2011, pour Oman. Le sultanat leur a accordé l’asile politique. Cette mesure est assortie de l’interdiction de mener “toute activité politique ou médiatique”.
Moussa Koussa
Ancien patron des services spéciaux de Mouammar Kaddafi et ex-ministre des Affaires étrangères, Moussa Koussa (63 ans) est au Qatar. Au fil des mois, l’émirat semble le trouver d’autant plus encombrant que la justice libyenne le réclame pour qu’il réponde de ses activités passées. Il réside depuis fin janvier 2012 dans une modeste villa de la banlieue Doha, au frais de l’émirat.
Moussa Ibrahim
Après la chute du régime, la capture de l’ancien porte-parole de Kaddafi (39 ans) est annoncée à plusieurs reprises entre septembre 2011 et octobre 2012, sans jamais être confirmée. Il serait vivant, en fuite dans un lieu inconnu.