Des photos de militaires exécutant un ersatz du salut nazi inventé par Dieudonné fleurissent sur Internet. D'abord embarrassée, l'armée condamne fermement.
Connaissez-vous la quenelle ? Pas le plat lyonnais, l'une des fiertés de la gastronomie française, mais le signe de ralliement des fans, supporteurs et admirateurs de Dieudonné. "Glisser une quenelle", l'expression émane de son inventeur lui-même, consiste à placer sa main ouverte sur son bras opposé, à allonger ce dernier pour faire un signe dont la signification est explicite. La référence au salut hitlérien est évidemment volontaire. Plus la quenelle est longue, plus, bien entendu, le bras d'honneur est profond et procure satisfaction à son auteur. Dans ses affiches, dans ses sketchs ou ses apparitions publiques, l'humoriste ne se prive pas de ce geste, désormais non équivoque.
Il semble que cette quenelle soit devenue un plat de résistance chez les militaires au point de provoquer une indigestion chez leurs supérieurs ! Deux militaires - sans doute des chasseurs alpins - ont été photographiés en train de faire ce "salut" très particulier devant la synagogue de la rue de Montevidéo à Paris dans le 16e arrondissement. Les premiers éléments de l'enquête désigneraient deux soldats du plan Vigipirate. Selon les informations du Point.fr, ils ont été identifiés et convoqués lundi matin par leur commandement. Chez Jean-Yves le Drian, on fait valoir que "le ministre de la Défense condamne très fermement ce dérapage et a demandé au chef d'état-major de l'armée de terre de prendre des sanctions contre les deux militaires identifiés."
Pas tous conscients de leur geste ?
La première photo de ce genre a été diffusée sur le site antisémite Joe le Corbeau. En fouillant plus loin, on trouve sur ce même site d'autres images montrant des militaires exécutant un geste analogue. Ces jeunes gens pourraient être affecté au 126e régiment d'infanterie. Un régiment particulièrement cher au coeur de François Hollande, chef des armées car il réside en garnison à Brive-la-Gaillarde en Corrèze. "Il n'est pas certain que tous aient conscience de la nature de leur geste", tient à préciser une source interne à la grande muette. Toujours est-il que l'affaire est prise très au sérieux par l'état-major et qu'une communication officielle devrait avoir lieu mardi ou mercredi sur ce sujet.