Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

jeudi 29 août 2013

La guerre en Syrie ne sera pas une promenade


Damas est bien équipé, et la Russie en position de défendre ses intérêts militaires au Moyen-Orient, note un spécialiste russe.

Selon les experts militaires, la guerre en Syrie ne sera pas une simple promenade pour les Etats-Unis et leurs alliés, comme ce fut le cas en Libye [durant l'été 2012]. Damas possède un système de défense antiaérienne très développé, qui repose sur du matériel militaire soviétique ou russe : les systèmes antiaériens polyvalents Buk-M1 (qui ont abattu le chasseur furtif américain F-117 au Kosovo pendant la guerre de Yougoslavie), Tor-M1, C-125 et C-200, et le système antiaérien de missile-canon Pantsir-C1.

L'avantage du Pantsir est qu'on peut le déployer dans les montagnes et masquer facilement sa présence aux avions, d'autant que son complexe radar est capable de fonctionner non pas en émettant des signaux, mais en captant les signaux provenant des radars d'un chasseur. Il est donc très dangereux pour tout type d'avion, même les F-16 et F-18 [avions de chasse américains, les plus utilisés dans le monde], de se trouver dans la zone d'action du Pantsir.

Bien sûr, les missiles de croisière peuvent fonctionner en dehors de la zone de destruction des systèmes antiaériens syriens, mais leur efficacité pourrait être insuffisante, et les cibles manquées.

En ce qui concerne la Russie, les navires de son escadre opérationnelle en Méditerranée, placée sous le commandement du capitaine de vaisseau Iouri Zemskoï, ne sont pas prêts à entrer en guerre contre les Américains ou les Anglais. Personne ne leur a encore donné cet ordre, et il est peu vraisemblable que cela se produise.

La Syrie n'est pas notre allié, au sens où nous ne sommes pas liés par un accord bilatéral d'entraide militaire. Mais nous serons en position de défendre nos intérêts militaires dans ce pays. Pour l'instant, la vie et la santé du personnel de l'atelier flottant PM-138, qui mouille actuellement dans le port syrien de Tartous, ne sont pas menacées, mais en cas de nécessité celui-ci prendra la mer sous escorte de navires de la flotte russe.

 l'Iran promet de détruire Israël



Alors qu’une intervention occidentale en Syrie est imminente, Bachar Al-Assad hausse le ton et prévient qu’il ne se laissera pas faire.

Se dirige-t-on vers un massacre de grande ampleur en Syrie ? En tout cas, Bachar Al-Assad semble déterminé à ne pas céder du terrain. Le président syrien est très serein quant aux résultats d’une confrontation de ses troupes avec les armées occidentales. selon le quotidien libanais Al-Akhbar, il est même sûr de sortir vainqueur.

Depuis le début de la crise, vous le savez, nous attendons le moment où notre véritable ennemi se révélera, aurait-il déclaré devant des responsables syriens. Je sais que votre moral est bon et que vous êtes prêts à faire face à toute agression et à préserver la patrie.

Une confiance réaffirmée à la mi-journée devant une délégation yéménite. Bachar Al-Assad prévient à demi-mot que tout intervention occidentale se soldera pas une boucherie, non seulement en Syrie, mais aussi dans les pays frontaliers :

La Syrie se défendra contre toute agression et les menaces ne font qu’accroître son attachement à ses principes et à son indépendance. La Syrie, avec son peuple qui résiste et sa valeureuse armée, est déterminée à éradiquer le terrorisme soutenu par Israël et les pays occidentaux afin de servir leurs desseins qui sont la division de la région, le morcellement et la soumission de ses peuples. Le peuple est garant de la victoire et c’est ce qui se passe en Syrie.

L’évocation d’Israël n’est pas anodine. Bachar Al-Assad sait que c’est là le talon d’Achille de l’Occident. D’ailleurs, l’Iran a immédiatement renchéri par la voix de Mohammad Ali Jafari, commandant des Gardiens de la révolution. Ce dernier estime dans une interview à l’agence iranienne Tasnim qu’une intervention militaire américaine contre la Syrie entraînerait “la destruction à brève échéance” d’Israël :

La Syrie se transformera en un champ de bataille plus dangereux et plus meurtrier que ne le fut la guerre du Vietnam. En fait, la Syrie deviendra le deuxième Vietnam des États-Unis.

L’Iran, à l’unisson de Bachar Al-Assad, impute aux insurgés l’attaque chimique présumée du 21 août en périphérie de Damas. D’autres sources les attribuent à Maher Al-Assad, frère du président syrien.

Israël pour sa part s’est défendu de toute implication, même si des sources militaires affirment que le gouvernement hébreu a formé des commandos rebelles syriens. Mais le président israélien Shimon Peres n’exclut rien :

Israël n’est pas, et n’a jamais été, impliqué dans les combats en Syrie, mais si quiconque essaie de nous blesser, nous répliquerons de toute notre force.