Des opposants allemands viennent de réclamer l’ouverture d’une enquête à propos de la vente à six Etats arabes d’un matériel sophistiqué utilisé dans la lutte contre la cybercriminalité et la formation d’agents des services de sécurité dans la surveillance d’internet.
Ces Etats sont l’Arabie Saoudite, la Tunisie, le Maroc, l’Egypte, la Jordanie et… l’Algérie. A ce sujet, le quotidien arabophone «El Khabar» nous apprend lundi que la formation des spécialistes algériens pour la surveillance du réseau internet a débuté le 10 février 2009 à Alger. L’Allemagne a également livré à l’Algérie un autre matériel pour les écoutes téléphoniques. Si ce matériel est utile pour la lutte contre la criminalité et le terrorisme, il n’en demeure pas moins que ces outils modernes peuvent être utilisés à d’autres fins politiquement dangereuses à l’image de la violation de la vie privée et la répression des libertés publiques. Et c’est à ce niveau-là où se situe la criante des partis de l’opposition allemande. A les entendre, les gouvernements tunisien et égyptien ont recouru à ce matériel sophistiqué pour repérer des opposants et procéder par la suite à leur arrestation. Pour les députés allemands, la livraison de ces outils technologiques puissants à des régimes dictatoriaux est contraire au soutien à la démocratie porté par l’Allemagne.
Mais les services de sécurité algériens utilisent-ils ces matériels de surveillance pour «espionner ou traquer» les opposants au régime ? La question mérite d’être posée d’autant plus que certaines personnalités et militants politiques ont affirmé, à maintes reprises, qu’ils faisaient l’objet d’une «filature». Reste à savoir si cela a atteint le stade de la surveillance des boites mails et le blocage des sites web et blogs. En tous cas, les opposants allemands veulent pousser leur gouvernement à donner plus de détails à propos de la livraison aux Etats arabes de ces matériels technologiques effectuées en 2009.
Elyas Nour