Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

lundi 27 mai 2013

Ce que l'on sait de l'agression du soldat à la Défense


Fausses informations et vraies révélations s'entrechoquent. Voici le point sur l'enquête 48 heures après les faits, alors que la victime a quitté l'hôpital .

L'enquête se poursuit, après l'agression samedi à Paris de Cédric Cordiez, soldat de première classe du 4e régiment de chasseurs de Gap alors dans l'exercice de ses fonctions. Selon les informations du Parisien daté de ce lundi, un homme "barbu, de grande stature et à la corpulence athlétique" aurait été identifié grâce aux images de vidéosurveillance. Le quotidien précise qu'il "aurait été filmé en train de faire une prière, à proximité des lieux des faits". La police, elle, parlait d'un homme d'une trentaine d'années, de "type nord-africain". Concernant sa tenue vestimentaire, les données semblent s'éclaircir. La djellaba, évoquée dans un premier temps, est désormais écartée. L'AFP, qui cite ce lundi "des sources proches de l'enquête", affirme que l'homme portait "un petit chapeau et une tenue noire". Même son de cloche du côté du Parisien, qui précise que l'agresseur portait un pull et un pantalon. Le Monde, de son côté, avançait dimanche que ce même pull était beige, et qu'il avait "la tête couverte d'un bonnet ou d'une calotte blanche".

"À deux centimètres près, c'était la carotide"

La victime, Cédric Cordier, 23 ans, participait à une patrouille Vigipirate avec deux de ses collègues quand il a été frappé au cou, autour de 17 h 50. Si l'arme n'a pas été formellement identifiée, il s'agirait selon toute vraisemblance d'un cutter. Issu du 4e régiment de chasseurs de Gap, le militaire patrouillait à l'arrière du trinôme, ce qui a permis à son agresseur de prendre la fuite. L'endroit, à savoir la "salle d'échange" de la Défense, lieu de transit souterrain entre les accès aux transports en commun et les commerces, était alors très fréquenté.

Admis en urgence à l'hôpital de Percy, à Clamart, Cédric Cordier en est ressorti ce lundi. Interrogée par RTL, sa compagne a évoqué un "traumatisme" : "À quatre heures du matin, un infirmier est entré dans sa chambre. Cédric a eu peur, il s'est redressé sur son lit. Il pensait que c'était l'agresseur qui revenait pour finir son travail" a-t-elle raconté. Une incapacité totale de travail (ITT) de dix jours lui a été prescrite. Mais il aurait bien pu perdre la vie : "À deux centimètres près, c'était la carotide", a poursuivi sa compagne, "il a vraiment eu de la chance". La victime a quitté lundi matin l'hôpital militaire de Percy à Clamart.

Pas de lien avec Londres, selon Hollande 

La section antiterroriste du parquet de Paris a été saisie. Devant la caméra de Canal +, Manuel Valls a indiqué ce lundi que les enquêteurs de la brigade criminelle disposaient de leur côté de "pistes sérieuses". Sur France 5, dimanche, le ministre de l'Intérieur a expliqué que "des éléments" pouvaient laisser penser à une attaque terroriste, refusant toutefois de céder à tout "amalgame ou toute comparaison." Jean-Yves Le Drian, son collègue de la Défense, était lui plus catégorique samedi, affirmant la détermination de Manuel Valls à "mener une lutte implacable contre le terrorisme". "On a voulu le tuer parce qu'il était militaire", a-t-il notamment insisté.

Aucun lien n'a jusqu'ici été établi avec le meurtre d'un soldat britannique, survenu à Londres trois jours auparavant. Samedi, le président de la République François Hollande a déclaré au micro de France Info que "nous devons regarder toutes les hypothèses." "Je ne pense pas qu'à ce stade il puisse y avoir un lien. Nous demandons à tous nos soldats, y compris Vigipirate, de relever encore leur attention et leur vigilance."