Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mercredi 15 mai 2013

Affaire Merah : deux nouvelles interpellations en Haute-Garonne


Deux hommes ont été interpellés mardi près de Toulouse dans l'enquête sur les complicités dont aurait pu bénéficier Mohamed Merah dans la préparation de ses crimes en mars 2012, a-t-on appris de source proche de l'enquête. Depuis plusieurs mois, plusieurs personnes de l'entourage de Mohamed Merah et de son frère Abdelkader ont été interpellées avant d'être relâchées sans poursuites. Pour l'heure, Abdelkader Merah, qui est écroué, est le seul mis en examen dans le dossier. Après avoir assassiné sept personnes, Mohamed Merah avait été tué le 22 mars 2012 au terme du siège de son appartement toulousain.

Les deux hommes interpellés mardi matin l'ont été à leur domicile, à Vieille-Toulouse, une commune à l'est de la préfecture régionale, et à Aucamville, dans l'agglomération toulousaine, a indiqué la source proche de l'enquête. Le premier, âgé de 25 ans, est connu des services de police pour de nombreux faits de délinquance, violences volontaires, détention d'armes, stupéfiants... Les enquêteurs cherchent à établir s'il a pu prendre part au vol de scooter dont Mohamed Merah s'est servi pour ses crimes. L'autre homme, 38 ans, faisait partie de l'entourage d'Abdelkader Merah, selon la source.

"La thèse du loup solitaire ne tient pas"

Ces interpellations ont été réalisées par les enquêteurs de la Sous-direction antiterroriste (SDAT) de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) assistés par le GIPN (Groupe d'intervention de la police nationale) de Bordeaux. Les enquêteurs remontent toutes les pistes d'éventuelles complicités en France comme à l'étranger, qu'elles soient logistiques, financières ou idéologiques. Merah, petit délinquant des cités toulousaines rallié à un islam radical, a assassiné au nom du djihad trois parachutistes, trois enfants et un enseignant juifs entre le 11 et le 19 mars 2012 à Toulouse et Montauban. Finalement identifié, et localisé chez lui, il a été tué les armes à la main après 32 heures de siège le 22 mars.

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a estimé fin janvier que la thèse du "loup solitaire" ne tenait pas, prenant ainsi le contre-pied de l'ancien patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) Bernard Squarcini et de son prédécesseur place Beauvau Claude Guéant. Présent le 17 mars dernier à Toulouse pour une cérémonie d'hommage aux victimes, un an après les assassinats, le président François Hollande a promis à leurs familles que des réponses leur seraient apportées concernant les zones d'ombre dans l'enquête sur le parcours du tueur.