En première mondiale, la filiale d'EADS vient de présenter à Istres un drone dérivé d'un appareil civil de série.
Une page de l'histoire de l'aviation vient de se tourner avec le vol sans pilote, jeudi à Istres, d'un hélicoptère civil de série. Dans le plus grand secret, Eurocopter a développé ce démonstrateur qui fait appel à un des best-sellers de sa gamme, l'EC 145. Cet hélicoptère biturbine équipe notamment en France la gendarmerie et la sécurité civile.
Le concept ne doit pas être confondu avec celui des aéronefs télécommandés et pilotés à distance. Ici, l'EC 145 est capable d'effectuer en complète autonomie des missions préprogrammées, comme la surveillance de feux de forêt avec retransmissions d'images. La présence d'un homme à bord n'est pas indispensable, voire peu souhaitable si le vol présente des risques. Autre exemple de programmation possible : l'emport et la dépose de charges suspendues sous l'hélicoptère, qui peuvent être intéressants à automatiser.
Le défi technologique qu'a relevé Eurocopter réside essentiellement dans la maîtrise des commandes de vol très complexes d'un hélicoptère par rapport à celles d'un avion. L'automate mis en place doit maîtriser notamment le vol stationnaire lors du levage de charges, et assurer décollage et atterrissage depuis une aire d'une faible surface. Ces technologies sont suffisamment contrôlées par Eurocopter pour que les pouvoirs publics aient autorisé ce vol sans pilote à Istres entre les aéroports de Marseille et de Montpellier, et non pas en plein désert comme c'est souvent le cas. Une telle démonstration pendant le prochain Salon du Bourget, à la mi-juin, serait très attendue.
Thierry Vigoureux