Fort de son expérience dans ce domaine, le fondateur de Tesla Motors Elon Musk juge les batteries utilisées par Boeing sur le 787 intrinsèquement dangereuses.
Des batteries lithium ion, Elon Musk en assemble industriellement depuis plus de dix ans. Mieux, il a utilisé et utilise encore pour ses Tesla électriques exactement le même couple électrochimique (lithium, oxyde de cobalt) dense en énergie mais réputé instable que celui retenu par Boeing pour son 787. Il sait donc de quoi il parle quand il critique l'architecture des batteries Yuasa utilisées par l'avionneur américain. Or en l'absence de défaut de fabrication relevé par le NTSB, le bureau d'enquête américain compétent en matière aéronautique, c'est bien le concept même de la batterie qui pourrait être en cause.
Réaction en chaîne
Le problème résiderait, selon E. Musk, dans la distance insuffisante séparant les cellules constituant la batterie, et l'effet domino ou de réaction en chaîne qui en résulterait lorsque une de ces cellules entre en surchauffe. Surchauffe d'autant plus dangereuse dans le cas de la batterie du Boeing que celle-ci est constituée de seulement 8 cellules de forte capacité, donc capable de libérer une importante quantité de chaleur, quand les batteries assemblées par Tesla le sont, de manière beaucoup plus sûre selon E. Musk, à partir de milliers de cellules de faible capacité.
Concurrent de Boeing
Approuvé par des sommités scientifiques, l'avis de E. Musk est d'autant plus informé qu'il travaille depuis plusieurs années déjà à une version aérospatiale de sa batterie pour son programme SpaceX visant à commercialiser des voyages dans l'espace pour de fortunés particuliers. Programme commercial dont le principal rival dans cette course technologique n'est autre que la United Launch Alliance, résultat d'une coopération industrielle entre Lockeed Martin et... Boeing ! On comprend mieux que les critiques d'Elon Musk, aussi fondées soient elles, soient difficiles à entendre de la part de son principal concurrent.
Yves Maroselli


