Dans une récente déclaration à la presse suédoise, le général Sverker John Olof Göranson, chef d’état-major des armées depuis 2009, n’a pas eu sa langue dans la poche.
« En cas d’attaque militaire contre notre pays, la Suède ne serait capable de se défendre qu’environ une semaine. Après quoi nos défenses seraient tellement poussées à bout qu’elles ne seraient plus capables d’opposer grande résistance ».
Ca a le mérite d’être clair !
Le chef d’état-major a précisé qu’une aide militaire de pays amis serait indispensable. Cependant, la Suède ne fait pas partie de l’OTAN et a défini de longue date sa doctrine militaire comme libre d’alliance. Longtemps considéré comme un pays neutre, la Suède a pourtant rejoint l’Union Européenne en 1995. « Mais l’UE n’est pas une alliance militaire », a ajouté le général Sverker Göranson.
Plus grave encore, depuis que la part du budget de la Défense dans le PIB a été réduit de moitié depuis l’application des mesures d’austérité il y a quinze ans, le chef de l’armée suédoise a même estimé que « l’on devra abandonner une branche de nos armées si plus de crédits n’étaient pas accordées à nos armées dans les prochaines années ». En attendant, l’armée suédoise doit patienter la publication de la prochaine directive de Défense en 2015. Mais supprimer la marine, l’armée de terre ou l’armée de l’air n’est plus un sujet tabou.
Enfin, face aux menaces futures que pourraient représenter le réarmement en cours de la Russie, la Suède a pris conscience que la région n’est plus complètement à l’abri d’un conflit ouvert, surtout avec l’attrait de plus en plus fort que constituent les réserves naturelles du pôle nord. Stefan Kristiansson, chef du renseignement militaire suédois (MUST), avait déjà prévenu à l’automne dernier que cette remilitarisation russe en cours aura un impact sur les prochains choix stratégiques de son pays.