vendredi 18 janvier 2013
Comme l'Autriche, la Suisse se pose également des questions sur son armée. Les citoyens se prononceront sur l'abolition du service obligatoire, certainement au second semestre de l'année 2013
Le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) a déposé début 2012 son initiative pour supprimer l'obligation de servir. Soutenu par les Verts et le PS, le texte du GSsA dénonce dans le service militaire obligatoire un modèle désuet, qui ne permet pas de répondre aux défis actuels en matière de sécurité et faisant obstacle à l'égalité des sexes.
Selon le GsSa, la suppression du service militaire obligatoire libèrerait des ressources financières et personnelles qui pourraient être utilisées à meilleur escient. L'initiative vise aussi à permettre la création d'un service civil volontaire et ouvert à toute la population. La taxe militaire devrait elle être abrogée.
L'initiative ne touche pas à l'article 58
Fort de 107'280 signatures, l'initiative ne touche pas à l'article 58 de la Constitution, qui stipule que «la Suisse a une armée» et que celle-ci est organisée selon un système de milice.
L'objectif est d'aboutir à une armée de milice volontaire. Le service militaire obligatoire est de toute façon en crise avec seuls 30% des conscrits qui l'accomplissent jusqu'au bout, souligne le GSsA.
Opposition du Conseil fédéral
Pour l'heure, la proposition du GSsA n'a pas convaincu à Berne. Tout comme le Conseil fédéral en septembre, le Conseil national en décembre a rejeté l'initiative populaire, sans contre-projet. Seuls les députés de gauche l'ont soutenue.
La Communauté de travail pour une armée de milice efficace et assurant la paix et l'Association pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN) s'opposent aussi à un texte qui, selon eux, signe l'arrêt de mort de l'armée de milice et l'avènement d'une armée professionnelle bien plus coûteuse.
La Suisse devrait par ailleurs se rapprocher inévitablement de l'OTAN et de l'UE pour assurer sa défense, selon les deux organisations. Pour l'ASIN, l'initiative risque d'entraîner une défense encore plus militarisée.