Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

lundi 10 septembre 2012

Le numéro deux d'Al-Qaïda au Yémen tué


Le numéro deux d'Al-Qaïda au Yémen, le Saoudien Saïd Ali al-Chehri, a été tué dans une opération de l'armée dans l'est du pays, a annoncé lundi le ministère yéménite de la Défense, en affirmant avoir porté ainsi un coup dur au réseau extrémiste.

Outre ce dirigeant d'Al-Qaïda, un ancien de Guantanamo, six de ses hommes ont été tués dans cette opération lancée dans la vallée du Hadramout, a précisé le ministère sur son site internet 26sep.net.

Citant une source haut placée, le site écrit que les forces armées yéménites ont lancé une opération audacieuse dans la vallée du Hadramout, tuant le terroriste saoudien Saïd Ali al-Chehri et six terroristes qui étaient en sa compagnie.

La mort de Chehri représente un coup dur pour ce qui reste des terroristes au Yémen, a affirmé le ministère de la Défense dans un bref communiqué.

La disparition du numéro deux du réseau extrémiste au Yémen, qui se fait appeler Al-Qaïda dans la péninsule rabique (Aqpa), n'a pas été confirmée de source indépendante.

Une source tribale a fait état d'une opération terrestre de l'armée dans la la province de Hadramout, région d'origine de la famille du fondateur d'Al-Qaïda Oussama ben Laden.

Aqpa est née en janvier 2009 de la fusion des branches saoudienne et yéménite d'Al-Qaïda. Cette organisation est dirigée par le Yéménite Nasser al-Wahichi qui avait affirmé le 26 juillet 2011 son allégeance à Aymane al-Zawahiri, arrivé à la tête d'Al-Qaïda après la mort de Ben Laden.

Les attaques visant les membres d'Al-Qaïda, souvent attribuées à des drones américains, se sont multipliées récemment.

La présence d'Al-Qaïda au Yémen remonte au début des années 1990 et le réseau a largement profité de la contestation du régime du président Ali Abdallah Saleh, qui a cédé le pouvoir en février dernier, pour renforcer sa présence, notamment dans le sud et l'est du pays.

Al-Qaïda a même occupé et administré pendant un an des villes de la province d'Abyane, dans le sud du Yémen, avant d'en être chassé par une offensive de l'armée à la mi-juin.

En 1992, c'est dans le port d'Aden (sud du Yémen) qu'est commis le premier attentat anti-américain revendiqué par Al-Qaïda. Les assaillants avaient pris pour cible un hôtel en pensant que des soldats américains y résidaient.

En 2000, 17 marins à bord de l'USS Cole sont tués par une attaque suicide au large d'Aden: l'attentat entraîne une collaboration des autorités avec les Etats-Unis. Des dizaines de jihadistes sont arrêtés, des cellules démantelées mais cela ne suffit pas à éradiquer le réseau qui renaît avec l'évasion en 2006 de 23 prisonniers d'Al-Qaïda d'une prison yéménite.

Parmi eux, le numéro un du futur Aqpa, Nasser al-Wahichi.

L'Aqpa a organisé en août 2009 un attentat à Jeddah, dans l'ouest de l'Arabie saoudite, contre le prince Mohammed ben Nayef, chef de la lutte antiterroriste saoudienne, qui en a réchappé par miracle.

La même année, Aqpa a envoyé le Nigérian Umar Farouk Abdulmutallab avec des explosifs pour tenter de faire sauter un avion de ligne américain le jour de Noël. La tentative a échoué.

En 2010, Aqpa a revendiqué l'envoi de colis piégés trouvés à bord d'avions cargo à destination des Etats-Unis et qui ont été interceptés à Dubaï et en Grande-Bretagne.