«Il est désormais évident que les belligérants doivent cesser les combats et résoudre leurs divergences par le dialogue et la négociation», écrit le mollah Agha Jan Motasim, qui fut jusqu'en 2009 le chef de la commission politique des Talibans, l'un des plus hauts postes de la rébellion, dans une déclaration transmise à l'AFP.
Motasim, également ancien ministre des Finances du régime taliban (1996-2001), s'y félicite du fait que «toutes les parties en présence ont pris des mesures préliminaires importantes qui ont conduit l'Emirat islamiste (les Talibans, ndlr) à se tourner vers le dialogue, ce qui est important».
Parmi elles, il salue la récente levée par l'ONU des sanctions financières frappant certains dirigeants talibans, dont il a lui-même bénéficié en juillet dernier. «Plusieurs autres noms de responsables talibans sont toujours sur cette liste», remarque-t-il toutefois, en demandant à l'ONU et aux Etats-Unis d'«accélérer le processus» pour les en retirer.
La fermeture de Guantanamo «nécessaire»
Autre condition nécessaire selon lui, «que tous les responsables talibans soient immédiatement libérés de Guantanamo». «Si la communauté internationale prenait de telles mesures, cela contribuerait à ramener la paix et la stabilité et à persuader les dirigeants talibans» d'aller sur cette voie, conclut-il.
Considéré comme une personnalité modérée de la rébellion, Motasim a été écarté de la haute hiérarchie talibane en 2009, puis a trouvé refuge en Turquie après avoir été victime d'une tentative d’assassinat au Pakistan. Il a depuis accusé des talibans radicaux d'avoir voulu l'assassiner car il était favorable à des négociations de paix avec les Occidentaux.
Des contacts entre Talibans et Occidentaux ont été établis ces dernières années pour tenter d'éviter une nouvelle guerre civile en Afghanistan après la fin 2014, date du retrait prévu de l'OTAN. Mais ils n'ont jusqu'ici donné aucun résultat concret, ni fait cesser les combats.