Candice Cohen-Ahnine, 35 ans, se battait pour la garde de sa fille Haya, 11 ans, enlevée en 2008 par son père saoudien. Elle a été retrouvée morte, jeudi, après être tombée par la fenêtre de son appartement, au 4ème étage d'un immeuble parisien. Une disparition étrange pour celle qui avait raconté son combat dans un livre, "Rendez-moi ma fille !".
Une liaison amoureuse qui tourne mal
Cette rocambolesque affaire prend sa source dans les années 90. A cette époque, Candice Cohen-Ahnine est présentée à Sattam bin Khaled bin Nasser al-Saoud, membre de la famille du créateur du royaume d'Arabie Saoudite, alors qu'elle passe des congés à Londres.
Le couple noue alors une relation amoureuse clandestine, qui aboutit à la naissance d'une petite fille, Haya, en 2001. L'enfant grandit avec sa mère, en France, à l'abri du besoin car le père veille à ce qu'elles ne manquent de rien. Mais la relation entre les deux parents dégénère en 2006, lorsque Sattam bin Khaled bin Nasser al-Saoud est contraint de se marier avec une cousine. Candice Cohen-Ahnine décide alors de mettre un point final à leur histoire.
Mais ce dernier fait pression pour revoir sa fille, et parvient à convaincre son ex-compagne de lui rendre visite avec l'enfant, en septembre 2008. Une fois sur place, la jeune femme est séquestrée dans un palais de Riyad, son passeport lui est retiré et sa fille enlevée. "J'ai subi des sévices physiques et psychologiques. Je n'avais rien. Pas même accès à de l'eau potable", expliquait-elle au Figaro.
Une interview dans laquelle Candice expliquait avoir réussi à "s'échapper une première fois". "J'étais seule, sans argent, sans papier. J'ai cru trouver de l'aide à l'ambassade de France. Mais la consule m'a conseillé de retourner au palais. Ce que j'ai fait. Et j'ai passé plus de sept mois enfermée".
Elle parvient à s'échapper une deuxième fois, mais reste menacée, accusée par les autorités locales d'être une ancienne musulmane convertie au judaïsme. C'est le ministère des Affaires Etrangères qui finira par intervenir en juin 2009, afin de rapatrier la jeune femme. Depuis, elle était engagée dans un long combat judiciaire pour tenter de revoir sa fille.
"Impossible qu'elle se soit suicidée"
Ce qui jette le trouble sur sa mort, c'est qu'elle avait justement réussi à obtenir un droit de visite et devait se rendre début septembre à Riyad pour voir sa fille, explique son éditeur. En janvier 2012, le Tribunal de Grande Instance de Paris avait en effet délivré une première décision en sa faveur et exigé que l'enfant soit rendue à sa mère, le père s'exposant à ce que soit délivré contre lui un mandat d'arrêt international.
Meurtre ou suicide ? Pour Jean-Claude Elfassi, co-auteur du livre "Rendez-moi ma fille !", la thèse du suicide n'est guère envisageable. "On était presque arrivé au but", explique-t-il à RTL, "c'est impossible qu'elle se soit suicidée". Une autopsie sera pratiquée et une enquête prochainement ouverte pour déterminer les causes exactes du décès.