Le célèbre juge espagnol Baltasar Garzon va diriger l’équipe de défense du site internet Wikileaks et de son fondateur Julian Assange, a annoncé mardi le site.
Le juge a récemment rencontré Julian Assange pour définir une nouvelle stratégie de défense, selon un communiqué publié par Wikileaks.
Cette nouvelle stratégie vise à "défendre à la fois Wikileaks et Julian Assange contre les abus de procédure existants et exposer les actions arbitraires, extrajudiciaires du système financier international" contre le site et son fondateur, selon la même source.
Le magistrat espagnol va également s’employer à "montrer comment des procédures secrètes américaines contre Julian Assange et Wikileaks ont compromis et contaminé d’autres procédures légales, dont la procédure d’extradition contre M. Assange", ajoute le texte.
Réfugié depuis le 19 juin à l’ambassade d’Equateur à Londres afin d’échapper à son extradition en Suède pour une affaire de viol présumé, M. Assange, qui clame son innocence, a réclamé l’asile politique au pays latino-américain.
Le fondateur de Wikileaks redoute d’être transféré dans un second temps aux Etats-Unis et d’y être condamné à la peine capitale pour espionnage après la divulgation par son site de 250.000 télégrammes diplomatiques américains.
Baltasar Garzon a été condamné en février à onze ans d’interdiction d’exercer après avoir ordonné des écoutes, en violation des droits de la défense, dans une enquête sur un réseau de corruption qui avait éclaboussé en 2009 la droite espagnole.
Cette décision a foudroyé la carrière du magistrat, célèbre pour avoir fait arrêter l’ex-dictateur chilien Augusto Pinochet en 1998 à Londres et avoir traqué les atteintes aux droits de l’Homme.
Le Grand Soir, 25 juillet 2012
Note : Le juge Garzon, qui avait en 2007 voulu également poursuivre George W. Bush pour la guerre en Irak avant d’être sanctionné cette année par la justice espagnole, s’est reconverti en avocat et a récemment ouvert un cabinet à Madrid. Gageons qu’il aura un certain succès.