Outre le salon Special Operations Forces Exhibition & Conferences (SOFEX 2012) qui vient d’ouvrir ses portes à Amman, la Jordanie sera le théâtre, pendant 3 semaines, d’un important exercice militaire appelé « Eager Lion 2012″, impliquant plus de 10.000 soldats venus de 17 pays différents.
L’an passé, ces manoeuvres étaient communes aux Etats-Unis et à la Jordanie, dans le cadre de leurs relations bilatérales. Cette année, elles prennent une nouvelle dimension eu égard à la situation en Syrie et aux tensions avec l’Iran, pays influent dans la région via le Hezbollah libanais et aussi avec la participation de pays voisins.
Aussi, les planificateurs d’Eager Lion 2012 ont insisté sur le fait que cet exercice ne vise « aucun ennemi particulier » même si ses thèmes portent sur la guerre irrégulière, la contre-insurrection et les opérations spéciales. A noter qu’une simulation d’attaque chimique sera conduite afin de permettre aux forces locales à se préparer à une telle éventualité.
D’ailleurs, par un communiqué diffusé en avril, le Pentagone avait indiqué que « cet exercice mettra l’accent sur la gestion de crise et les techniques anti-terroristes ».
Le scénario de ces manoeuvres prévoit de diviser la Jordanie en trois secteurs, qui représenteront chacun un pays imaginaire. Les troupes américaines mobilisées pour cet exercice sont placées sous l’autorité du major-général Ken Tovo, qui dirige l’US Special Operations Command au sein de l’US Centcom, le commandement du Pentagone en charge du Moyen Orient et de l’Asie centrale.
Les bonnes relations entre les Etats-Unis et la Jordanie remontent aux années 1950. Pour Washington, il s’agit concilier, au Proche et Moyen Orient, la sécurité d’Israël et la stabilité régionale pour l’approvisionnement en pétrole.
A ce titre, et de par son positionnement géographie qui en fait une zone tampon entre Israël, la Syrie, l’Irak et l’Arabie Saoudite, le royaume hachémite joue un rôle prépondérant, d’autant plus qu’il doit jongler entre une politique pro-occidentale tout en veillant à ne pas froisser ses alliés arabes. Ainsi, en février dernier, l’on apprenait que la Jordanie comptait déployer 4 batteries antimissiles Patriot afin de protéger son territoire ainsi que l’Etat hébreu contre d’éventuelles attaques menées à partir de la Syrie.
En outre, Amman est incontournable pour trouver une solution au conflit israélo-palestinien dans la mesure où il s’agit d’un des rares pays musulmans à avoir signé un traité de paix avec Israël, en 1994 et que sa population est d’origine palestinienne à hauteur de 50%.
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