Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

dimanche 1 avril 2012

Un ancien chef du renseignement polonais mis en cause concernant un site secret de la CIA

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Zbigniew Siemiatkowski, l’ex-chef du renseignement polonais.
Photo 2010 – RADEK PIETRUSZKA / AFP/GETTY IMAGES




La Pologne a lancé les premières inculpations suite à l’enquête sur les prisons secrètes de la CIA sur son territoire, selon un journal polonais.

La Gazeta Wyborcza affirme que suite à une enquête débutée en 2008, l’ex-chef du renseignement Zbigniew Siemiatkowski a été accusé d’avoir outrepassé ses pouvoirs, en privant des prisonniers de guerre de leur liberté et en autorisant des punitions corporelles.

Siemiatkowski a indiqué à Associated Press ce mercredi qu’il était tenu au silence sur cette affaire.

« Je ne suis pas autorisé à faire de commentaires, car tous les documents relèvent du secret d’Etat. Je ne peux ni infirmer ni confirmer, » a dit Siemiatkowski, qui a dirigé l’Agence de renseignement polonaise de 2002 à 2004 au moment où la Pologne s’est jointe à la « guerre contre la terreur » menée par Washington.

Ces accusations feraient de la Pologne le premier pays à incriminer un officiel pour les sites utilisés par la CIA pendant la guerre de Washington contre le terrorisme.

Les juges doivent décider si les dirigeants polonais ont illégalement autorisé la CIA à faire fonctionner une prison et si les personnes suspectées de terrorisme y ont été torturées il y a 10 ans.





D’anciens officiels de la CIA ont déclaré à AP que la prison avait été utilisée entre décembre 2002 et le printemps 2003, et que les détenus y étaient soumis à des interrogatoires extrêmement brutaux. Le Conseil de l’Europe et les Nations Unies ont également affirmé détenir des preuves de l’existence de ce site.

Malgré cela, les responsables polonais au pouvoir à l’époque ont constamment nié qu’une telle prison ait existé.

Deux prisonniers de Guantanamo, Abd al Rahim al-Nashiri, et le prétendu leader d’al-Qaida, Zayn al Abdeen Mohammed Hussein, aussi connu sous le nom d’ « Abu Zubaydah » ont été ajoutées à la liste des « victimes » lors de l’enquête, car ils affirment avoir été enfermés en Pologne et y avoir subi des violences.

L’enquête a récemment été retirée aux juges de Varsovie – ceux qui donc auraient lancé ces premières inculpations – et a été transférée à Cracovie, mais les autorités n’ont pas fourni d’explication à ce changement.

Monika Scislowska