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mercredi 11 avril 2012

La Russie interdit à l’Otan d’acheminer l’héroïne via son territoire

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A l’occasion du sommet de l’Otan de Bucarest en 2008, le président Dmitry Medvedev avait offert de remettre à disposition les lignes ferroviaire russes pour assurer le transport depuis ou vers l’Europe du matériel non militaire en provenance ou en direction d’Afghanistan.

Le 5 avril 2012, Alexandre Grouchko, le vice-ministre russe des Affaires étrangères qui devrait devenir dans les prochains jours représentant permanent de la Russie auprès de l’Otan, a déclaré dans un entretien à Ria-Novosti que ce fret sera désormais régi par un nouveau Protocle. En vertu de cet accord, il pourra être fouillé par les services de lutte contre le trafic des stupéfiants.

La consommation d’héroïne afghane est devenue un problème majeur de santé publique en Europe en général et en Russie en particulier. Le pays en est devenu le premier consommateur mondial. À ce jour, deux millions de jeunes Russes âgés entre 18 et 39 ans en sont des consommateurs réguliers. Cette drogue provoque plus de 30 000 décès par an et favorise la propagation du VIH à une vitesse encore jamais vue selon un rapport de l’UNODC.

Les responsables de la lutte anti-drogues en Russie ont déjà par le passé explicitement évoqué le rôle de l’Otan dans le trafic d’héroïne en provenance d’Afghanistan, les autorité étant allées jusqu’à porter l’affaire devant le Conseil de Sécurité de l’Onu :

Cette annonce d’Alexandre Grouchko et sa nomination comme représentant permanent auprès de l’Otan marquent le retour aux commandes de Vladimir Poutine. Celui-ci considère que son pays est la cible d’une véritable « agression par l’héroïne » et a fait figurer la lutte contre ce fléau parmi les priorités de son nouveau mandat présidentiel.

À l’époque où l’accord de transport ferroviaire avait été signé, les responsables poutiniens avaient indiqué hors micro qu’en échange du droit de passage des cargaisons de l’Otan sur le territoire russe, Medvedev percevait un pot de vin d’1 milliard de dollars annuels, financé par l’argent des drogues afghanes.

Réseau Voltaire