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Selon un sondage Ifop pour l’Humanité, 70 % de personnes interrogées sont contre l’intervention militaire en Afghanistan et seraient favorables au retrait des forces françaises de ce pays.
Selon le sondage Ifop pour l’Humanité, réalisé du 8 au 9 juillet, 70% des personnes interrogées sont opposées à l’intervention militaire française en Afghanistan, contre 29%, soit deux Français sur trois. Un pour cent des interrogés ne se sont pas prononcés. Pour Jérôme Fourquet, de l’Ifop, ce sondage montre que, pour une écrasante majorité de Français, l’engagement militaire de la France en Afghanistan est impopulaire et qu’un retrait des forces françaises serait bien vu. «On voit, indique-t-il, que plus le conflit s’ancre dans la durée, moins il est populaire.» On est passé de 55% d’opinion favorable, en octobre 2001, à 36% en août 2009, avant de chuter à 29%. «C’est le score le plus faible jamais enregistré.»
Par catégories socioprofessionnelles, on note que 75% des ouvriers sont opposés à cette guerre, contre 63% pour les professions libérales et les cadres, soit un écart de 12 points. Par sexe, un écart de dix points sépare les femmes (75% contre) des hommes (65%). En termes de clivages politiques, les sympathisants du Front de gauche (88%) sont les plus opposés à l’intervention française, suivis par ceux du NPA (84%), loin derrière les Verts (77%) et les socialistes (73%). Dans les rangs de la droite, singulièrement la majorité UMP, une majorité de ses sympathisants (57%) est opposée à cette guerre. Quant au fort rejet de la présence militaire en Afghanistan, manifesté par les sympathisants du Front national (79%), il s’explique, selon Jérôme Fourquet, par «un réflexe isolationniste, du genre la “France n’a rien à faire là-bas”» !
Plus généralement, ce sondage confirme une enquête précédente de l’Ifop réalisée pour l’Humanité en janvier 2010 indiquant que 80% des personnes interrogées étaient contre l’envoi de renforts militaires français en Afghanistan afin de satisfaire une demande formulée publiquement par les États-Unis, qui s’apprêtaient à y envoyer de nouvelles troupes.
Ce rejet massif de l’intervention militaire en Afghanistan n’est pas sans rapport avec la politique d’alignement de la France sur celle des États-Unis depuis l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy, politique qui s’est traduite par un plus grand effort militaire sur le terrain et par la mort de 45 soldats. En effet, les effectifs militaires sont passés de quelques centaines d’hommes, en octobre 2001, à 3 750 hommes et sans doute le seuil des 4 000 soldats depuis que l’amiral Édouard Guillaud a annoncé l’envoi de 250 hommes supplémentaires.
Le fait qu’une écrasante majorité de Français soit contre la présence active de l’armée française en Afghanistan va rendre difficiles les tentatives de l’Élysée d’étouffer tout débat sur cette guerre qui avait alors servi de prétexte au retour de la France dans le giron de l’Otan sous commandement américain. Le fait est que tout porte à croire à un enlisement des forces de l’Otan. Si, en 2009, 521 militaires dont 317 Américains ont été tués, la barre des 500 morts sera sans doute franchie d’ici à la fin 2010 : en effet, à fin juin 2010, on dénombre déjà 352 tués.
Selon le sondage Ifop pour l’Humanité, réalisé du 8 au 9 juillet, 70% des personnes interrogées sont opposées à l’intervention militaire française en Afghanistan, contre 29%, soit deux Français sur trois. Un pour cent des interrogés ne se sont pas prononcés. Pour Jérôme Fourquet, de l’Ifop, ce sondage montre que, pour une écrasante majorité de Français, l’engagement militaire de la France en Afghanistan est impopulaire et qu’un retrait des forces françaises serait bien vu. «On voit, indique-t-il, que plus le conflit s’ancre dans la durée, moins il est populaire.» On est passé de 55% d’opinion favorable, en octobre 2001, à 36% en août 2009, avant de chuter à 29%. «C’est le score le plus faible jamais enregistré.»
Par catégories socioprofessionnelles, on note que 75% des ouvriers sont opposés à cette guerre, contre 63% pour les professions libérales et les cadres, soit un écart de 12 points. Par sexe, un écart de dix points sépare les femmes (75% contre) des hommes (65%). En termes de clivages politiques, les sympathisants du Front de gauche (88%) sont les plus opposés à l’intervention française, suivis par ceux du NPA (84%), loin derrière les Verts (77%) et les socialistes (73%). Dans les rangs de la droite, singulièrement la majorité UMP, une majorité de ses sympathisants (57%) est opposée à cette guerre. Quant au fort rejet de la présence militaire en Afghanistan, manifesté par les sympathisants du Front national (79%), il s’explique, selon Jérôme Fourquet, par «un réflexe isolationniste, du genre la “France n’a rien à faire là-bas”» !
Plus généralement, ce sondage confirme une enquête précédente de l’Ifop réalisée pour l’Humanité en janvier 2010 indiquant que 80% des personnes interrogées étaient contre l’envoi de renforts militaires français en Afghanistan afin de satisfaire une demande formulée publiquement par les États-Unis, qui s’apprêtaient à y envoyer de nouvelles troupes.
Ce rejet massif de l’intervention militaire en Afghanistan n’est pas sans rapport avec la politique d’alignement de la France sur celle des États-Unis depuis l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy, politique qui s’est traduite par un plus grand effort militaire sur le terrain et par la mort de 45 soldats. En effet, les effectifs militaires sont passés de quelques centaines d’hommes, en octobre 2001, à 3 750 hommes et sans doute le seuil des 4 000 soldats depuis que l’amiral Édouard Guillaud a annoncé l’envoi de 250 hommes supplémentaires.
Le fait qu’une écrasante majorité de Français soit contre la présence active de l’armée française en Afghanistan va rendre difficiles les tentatives de l’Élysée d’étouffer tout débat sur cette guerre qui avait alors servi de prétexte au retour de la France dans le giron de l’Otan sous commandement américain. Le fait est que tout porte à croire à un enlisement des forces de l’Otan. Si, en 2009, 521 militaires dont 317 Américains ont été tués, la barre des 500 morts sera sans doute franchie d’ici à la fin 2010 : en effet, à fin juin 2010, on dénombre déjà 352 tués.
Hassane Zerrouky