Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

vendredi 30 mars 2012

Mohamed Merah n'était pas «un indic» selon Bernard Squarcini (DCRI)

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Le tueur au scooter Mohamed Merah n'était «ni un indic de la DCRI, ni d'autres services français ou étrangers», a affirmé mardi le chef de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) Bernard Squarcini.

Interrogé sur un éventuel rôle d'indicateur que Mohamed Merah aurait pu jouer auprès de la DCRI, Yves Bonnet, patron de la Direction de la surveillance du territoire (DST, services de contre-espionnage de 1982 à 1985), a déclaré à La Dépêche du Midi: «C'est exactement ça le problème».«Car ce qui interpelle, quand même, c'est qu'il était connu de la DCRI non pas spécialement parce qu'il était islamiste, mais parce qu'il avait un correspondant au renseignement intérieur. Or avoir avoir un correspondant, ce n'est pas tout à fait innocent», ajoute M. Bonnet dans une interview publiée mardi par le quotidien.

A la suite de voyages en Afghanistan et au Pakistan en 2010 et 2011, Merah avait été entendu en novembre 2011 par un agent de la DCRI de Toulouse. Le gouvernement et la police n'ont cessé d'affirmer qu'«aucun élément», notamment à la lumière de cette audition, n'avait permis d'appréhender Merah avant son passage à l'acte.

Convoqué en 2011

Merah a été convoqué en novembre 2011 par la DCRI de Toulouse «parce que nous voulions recueillir des explications sur son voyage en Afghanistan. C'est un entretien administratif sans contrainte, puisque nous n'étions pas dans un cadre judiciaire (...)

Des dispositions ont été prises, la DCRI l'a notamment inscrit au fichier des personnes recherchées pour être informé en cas de contrôle et de déplacements», avait expliqué M. Squarcini au Monde vendredi.C'est ce même policier de la DCRI de Toulouse qui est intervenu pour négocier avec Merah lors du siège de son appartement par la police: «Le courant passait bien. Non sans cynisme. Il a même dit à ce policier : De toute façon, je devais t'appeler pour te dire que j'avais des tuyaux à te donner, mais en fait, j'allais te fumer», avait ajouté M. Squarcini au quotidien.

Par ailleurs, une source proche de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) a qualifié de «grotesques» les informations du quotidien italien Il Foglio, qui assure sur son site internet que Mohamed Merah voyageait avec la couverture des services secrets français. Le quotidien affirme qu'en septembre 2010 Merah était entré en Israël sous la couverture des services français.

AFP