Le chef du renseignement militaire pakistanais (ISI), le général Ahmed Chuja Pacha, est attendu ce mercredi à Washington, trois jours après la suspension d’une partie de l’aide américaine à Islamabad sur fond de tensions entre les deux pays.
Très peu de détails ont filtré sur ce déplacement surprise de 24 heures qui survient alors que les services pakistanais de l’Isi (Inter-Services Intelligence) sont sous pression pour rompre leurs liens éventuels avec des groupes d’activistes pakistanais.
Le général Pacha se rend à Washington pour évoquer la "coordination en matière de renseignement", a simplement fait savoir l’armée dans un bref communiqué.
Les relations entre Islamabad et Washington se sont tendues depuis la mort du chef d’Al Qaïda, Oussama ben Laden, tué le 2 mai au Pakistan par un commando des forces américaines.
Les autorités pakistanaises, qui ont dénoncé une violation de sa souveraineté, ont mis fin à un programme de formation de leurs forces paramilitaires par les Etats-Unis. L’administration américaine a annoncé pour sa part dimanche qu’elle allait suspendre le versement du tiers de son aide militaire au Pakistan, soit 800 millions de dollars environ.
"Les relations ne se sont pas stoppées. Nous continuons à partager nos informations (...) En dépit des difficultés, nous continuons d’entretenir des relations", a toutefois indiqué un haut responsable militaire américain sous le sceau de l’anonymat.
Mais le Premier ministre pakistanais, Yusuf Raza Gilani, a manifesté mercredi son "inquiétude" après la décision américaine, "car, a-t-il déclaré, nous sommes au milieu de la guerre contre le terrorisme ou l’extrémisme".
"C’est notre propre guerre (contre l’islamisme au Pakistan) mais nous menons cette guerre pour le monde entier. Pour la paix, la prospérité et le progrès du monde entier. Le monde entier tire profit de cette guerre", a poursuivi le chef du gouvernement lors d’une conférence de presse à Quetta, dans le sud-ouest du pays.
Malgré les protestations pakistanaises, les Etats-Unis ont continué leur campagne aérienne avec des drones dans les zones tribales du pays, à proximité de la frontière afghane. Le bilan des bombardements s’élève à au moins 48 islamistes présumés tués cette semaine.
Reuters