Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

jeudi 14 juillet 2011

Attentat commis par des non-Afghans?

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Le chef d'état-major des armées françaises a estimé jeudi «possible sinon probable» que l'attentat suicide contre les soldats français ait été commis par des étrangers entraînés à l'extérieur du pays.

«On n'est pas sûr de l'endroit exact d'où ils viennent», a déclaré l'amiral Edouard Guillaud sur la radio privée Europe 1, à propos des auteurs de l'attentat qui a coûté la vie mercredi à cinq soldats français et à un civil afghan.

«Il est possible, sinon probable, que ce soit ce qu'on appelle là-bas des étrangers (...) entraînés à l'extérieur du territoire, introduits dans le territoire pour faire le maximum de victimes possible, y compris dans la population, comme hier», a-t-il déclaré, précisant que «quand on dit là-bas des Arabes, ce sont en fait des non-Afghans».

Des Pakistanais, des ressortissants de pays arabes, des Ouzbeks et des Russes tchétchènes combattent parfois en Afghanistan aux côtés des insurgés afghans.

L'attentat a eu lieu lors d'une choura - assemblée de notables - dans la vallée de Tagab dans la province de Kapisa (nord-est de Kaboul), au lendemain d'une visite surprise en Afghanistan de Nicolas Sarkozy au cours de laquelle le président français a annoncé le retrait d'un quart des troupes d'ici à fin 2012.

«Un terroriste a déclenché sa bombe à proximité des soldats français, blessant grièvement quatre autres soldats français et trois civils afghans», avait indiqué la présidence français. A Kaboul, les talibans avaient aussitôt revendiqué l'attentat.

Interrogé sur l'état des militaires blessés dans l'attentat, l'amiral Guillaud a indiqué jeudi: «Trois sont dans un état satisfaisant, le quatrième nous préoccupe un peu plus».

Selon le chef d'état-major, «les talibans modifient leur guerre, ils ont sans doute compris qu'ils ne pourraient pas gagner sur le terrain et ils sont passés sur le mode de la terreur aveugle, c'est-à-dire attentat-suicide».

La France, a-t-il estimé, n'est pas particulièrement visée. «Pas plus la France que les autres dans les autres parties de l'Afghanistan, pas plus les armées françaises que l'armée nationale afghane, que la police afghane où que la population (...) Ca se produit sur la totalité de l'Afghanistan», a souligné le patron des armées.

Interrogé sur un éventuel retrait accéléré des troupes françaises, comme l'a souhaité l'opposition en France, il a rappelé que «le président de la République a annoncé un certain montant de retrait, pour l'essentiel parce que dans l'un des deux districts dont nous sommes chargés, la Surobi, la sécurité est telle que les forces nationales afghanes peuvent l'assurer elles-mêmes sans difficultés».

«Un départ anticipé, ça voudrait dire que nous transférerions toutes les responsabilités à des forces de sécurité afghanes insuffisamment formées et qui risqueraient d'être submergées (...) Ca accroîtrait le danger pour la population afghane», a insisté l'amiral Guillaud.

AFP