Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

dimanche 8 mai 2011

Oussama Ben Laden (petites révélations 2)

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Quatre hélicoptères américains (deux engagés, deux en soutien en cas de problème) transportant 79 soldats américains, membres pour la plupart de la Team Six des Navy Seals, décollent de la base américaine de Ghazi vers 1 heure du matin, heure locale. Ils approchent de la résidence d'Oussama Ben Laden à Abbottabad après avoir volé en dessous de la couverture radar.

Deux des hélicoptères libèrent une trentaine de soldats derrière les murs de plus de cinq mètres. L'un des appareils, un MH-60 Blackhawk, est victime d'une "défaillance mécanique" et doit se poser en catastrophe selon Washington.

Les soldats se déploient immédiatement. Le lieu, était surveillé par une antenne clandestine de la CIA basée à Abbottabad depuis un certain temps.

Deux équipes se constituent et se séparent : la première se dirige vers un bâtiment annexe, la deuxième vers le bâtiment principal. La première équipe tombe sur un émissaire de Ben Laden résidant dans le bâtiment annexe. Ce dernier ouvre le feu avant d'être abattu avec sa femme. Il sera le seul occupant de la résidence à tirer sur les Américains, contrairement à un premier compte rendu diffusé par Washington.

La deuxième équipe, elle, tombe sur un autre homme, le frère de l'émissaire, qui est également abattu. Selon NBC, il avait une main derrière le dos quand les soldats sont arrivés, laissant penser qu'il avait une arme, ce qui n'était pas le cas. En remontant les étages du bâtiment principal, les soldats américains tombent sur un fils de Ben Laden, Khalid, qui est aussi abattu. Selon le New York Times, il aurait tenté de se jeter sur des membres du commando.

Il n'y a pas eu d'échange de coups de feu tout au long des 38 minutes de l'intervention comme l'avait d'abord annoncé de hauts responsables de l'administration, a ainsi reconnu le premier responsable, selon qui l'émissaire de Ben Laden a été le seul à ouvrir le feu sur l'une des deux équipes d'intervention.

C'est au dernier étage du complexe d'Abbottabad que les Navy Seals trouvent Oussama Ben Laden. Lorsqu'ils pénètrent dans sa chambre, sa femme tente de s'interposer. Contrairement à ce qu'affirmaient les Etats-Unis dans un premier temps, Ben Laden ne l'aurait pas utilisée comme bouclier humain. Elle est blessée par une balle à la jambe.

Selon les témoignages des soldats, Ben Laden aurait refusé de se rendre immédiatement, il a opposé une résistance et aurait alors été abattu de deux balles, reçues du côté gauche du visage. La Maison Blanche a révélé que Ben Laden n'était pas armé au moment de sa mort

L'équipe d'intervention ne pouvait exclure la présence d'explosifs dans la maison ni qu'un des occupants ne porte une ceinture d'explosifs.

Pour détecter l'éventuelle présence d'explosifs, les commandos avaient emmené un chien avec eux.

Le chef d'Al-Qaïda semblait en tout cas être préparé à prendre la fuite: il avait de l'argent et des numéros de téléphone cousus dans ses vêtements.

Selon certains médias américains, il est également atteint d'une balle à la poitrine. Là aussi, les autorités américaines s'étaient quelque peu précipitées en affirmant en début de semaine que Ben Laden était armé, avant de devoir se rétracter. Toutefois, selon des membres du commando, un fusil d'assaut AK-47 et un pistolet russe 9 mm se trouvaient dans la chambre de Ben Laden.

Un habitant d'Abbottabad, qui a observé cette nuit-là la scène du toit de sa maison, livre un témoignage légèrement différent à l'agence Reuters : "Après minuit, un grand nombre de commandos ont encerclé le complexe. Trois hélicoptères étaient en survol. Tout à coup, des tirs ont éclaté en provenance du sol et en direction des hélicoptères (...). Il y a eu des échanges de tirs intenses et j'ai vu un hélicoptère chuter."

Il y aurait eu cinq personnes tuées : Oussama Ben Laden, l'un de ses fils, deux autres hommes, ses messagers, dont l'un a permis de retrouver la trace de Ben Laden, et peut-être une femme (les informations à ce sujet divergent). Aucun militaire américain n'a été blessé.

Vingt-deux personnes étaient présentes cette nuit-là au sein de la résidence fortifiée, selon le National Journal. Seulement dix-sept ou dix-huit, en grande partie des femmes et des enfants, selon les services secrets pakistanais.

Une fois les cibles neutralisées, le commando rassemble tout ce qui peut constituer une source de renseignements : calepins, cinq ordinateurs, dix disques durs, une centaine de dispositifs de stockage ainsi qu'un nombre indéterminé d'armes retrouvées dans les deux bâtiments de la résidence. Une vingtaine d'autres personnes présentes dans le complexe, des femmes et des enfants, sont confiées aux autorités pakistanaises. Trente-huit minutes après être arrivés, les Navy Seals partent, emportant avec eux le cadavre d'Oussama Ben Laden et son fils.

La fille de Ben Laden a confirmé avoir vu son père mort.



Selon Washington, le corps sera enseveli dans la mer d'Oman, lundi à 6 heures du matin (heure GMT), depuis le porte-avions américain USS Carl-Vinson. Depuis, les autorités américaines ont longuement hésité à rendre publiques des preuves de la mort de Ben Laden. Tout en affirmant qu'elles étaient en possession d'ADN et de clichés prouvant qu'Oussama Ben Laden était bien mort, elles ont finalement refusé de les diffuser. Pour la Maison Blanche, il s'agit d'un "risque pour la sécurité" des Etats-Unis car ces photos pourraient être utilisées à des fins de propagande. Par contre on nous montre plusieurs photos de cadavres qui ont été prisent après l’assaut.

En réalité, les photos d’Oussama Ben Laden mort, démontrent l’angle de tir et remet sérieusement en question tout ce qui a été dit. Il s’est suicidé, ou a été exécuté par un des sien alors qu’il était prisonnier des américains.

Croyez-vous qu’il faut autant de moyens militaires et médiatiques pour tuer une personne, alors qu’une équipe THP (tireur haute précision) fait le même travail en toute discrétion ? Une attaque aérienne (par des bombardiers furtifs ou par des drones) aurait fait le même travail également.

L'opération ne s’est pas déroulée comme prévue, Ben Laden devait être capturé vivant et devait être jugé (puis exécuté).

A Washington, on est encore dimanche après-midi. Le président, ses conseillers, le vice-président, Joe Biden, la secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, ont pris place dans la "Situation Room", salle de crise de la Maison Blanche, pour suivre l'opération en temps réel : sur un écran géant, en vidéoconférence, Leon E. Panetta, directeur de la CIA, leur fait, du quartier général de l'agence de renseignement, le récit des événements qui se déroulent au même moment au Pakistan.

– "Ils ont atteint la cible", indique Panetta.

(Plusieurs minutes passent)

– "Nous avons Geronimo [Ben Laden] en visuel."

Quelques minutes plus tard : "Geronimo EKIA" [Enemy killed in action, "ennemi tué pendant l'intervention"]. Un grand silence s'ensuit dans la salle de crise.





Finalement, le président prend la parole.

– "On l'a eu."




Dans sa première déclaration, dimanche soir, Barack Obama a indiqué avoir "autorisé une opération destinée à capturer Oussama Ben Laden et à le présenter devant la justice".

John Brennan a, lui aussi, affirmé que l'objectif n'était pas de le tuer : "Si on avait pu le prendre vivant, on l'aurait fait."

Peut-on imaginer Ben Laden emprisonné? En courant le risque d'une multiplication des prises en otage d'Occidentaux pour exiger sa libération ?

TF373