Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

lundi 6 décembre 2010

WikiLeaks publie une liste d’installations à protéger

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Le site controversé a franchi encore un pas en publiant une liste secrète de sites industriels et infrastructures sensibles à travers le monde, dont la perte, selon le département d’Etat, «affecterait de manière significative» la sécurité américaine

Le site WikiLeaks a publié une liste secrète de sites industriels et infrastructures sensibles à travers le monde que les Etats-Unis veulent protéger d’attaques terroristes, car leur perte, selon le département d’Etat, «affecterait de manière significative» la sécurité américaine. Révélations qui devraient mettre Washington encore plus dans l’embarras et renforcer les critiques envers Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, recherché par la police suédoise et en fuite.

Le câble du département d’Etat datant de février 2009 demande aux représentations diplomatiques américaines de recenser les «infrastructures sensibles et ressources clés» à l’étranger «dont la perte affecterait de manière significative la santé publique, la sécurité économique et/ou la sécurité nationale des Etats-Unis». La mise à jour de cette liste visait à «prévenir, dissuader et neutraliser ou atténuer les effets d’actes terroristes visant à détruire, bloquer ou exploiter» ces infrastructures.

WikiLeaks répond par avance aux critiques sur cette nouvelle publication, estimant sur son site que la demande révélée «affaiblit encore les affirmations du gouvernement américain selon lequel les membres de ses ambassades ne jouent pas de rôle dans la collecte du renseignement». Soulignant que la liste ne donne «aucune indication de localisation exacte, des mesures de sécurité ou des vulnérabilités» des sites, l’organisation relève qu’elle était accessible à 2,5 millions de personnes habilitées, «une très large distribution pour des informations prétendument aussi sensibles».

Dans cette liste publiée dans la nuit de dimanche à lundi et qui couvre de nombreux pays, à l’exception des Etats-Unis, figurent des câbles sous-marins de télécommunications, des ports, des barrages, des oléoducs et gazoducs, des mines et des entreprises fabriquant notamment des produits pharmaceutiques importants pour la santé publique. Contenant des centaines de sites et infrastructures sensibles, la liste couvre tous les continents. Outre des infrastructures stratégiques, elle recense entre autres le canal de Panama, une mine de cobalt au Congo, d’autres mines en Afrique du Sud et Amérique latine ainsi que des entreprises pharmaceutiques produisant des vaccins en Allemagne, en Australie au Danemark, en France et Italie.

Elle évoque également les points d’arrivée de câbles de télécommunication transatlantiques, à Plérin et Lannion, dans l’ouest de la France, et dans deux sites outre-Mer, points d’arrivée du câble sous-marin Americas-II, l’un à Cayenne, en Guyane, et l’autre au Lamentin, en Martinique. La liste mentionne trois sites sensibles au Royaume-Uni appartenant au groupe britannique BAE Systems, numéro un mondial de l’armement et de la défense.

AFP