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dimanche 17 octobre 2010

l'otage française a besoin de soins, Aqmi prête à négocier

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Une Française, seule femme parmi les sept personnes détenues au Mali par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a un besoin urgent de soigner un cancer et les ravisseurs d'Aqmi sont ouverts "à toute négociation", ont affirmé des intermédiaires qui les ont rencontrés.

Ces informations ont été données dimanche soir à l'AFP par un intermédiaire nigérien et l'entourage d'un médiateur malien. Ils ont affirmé avoir rencontré dans la région de Timétrine (nord-est du Mali), près de la frontière algérienne, certains des ravisseurs mais pas les otages eux-mêmes.

"Je reviens de chez les ravisseurs, dans le désert, où j'ai rencontré deux représentants du groupe qui les détient: l'otage française est malade et ne peut plus rester longtemps sans soins", a déclaré l'intermédiaire nigérien.

L'entourage d'un Malien qui joue le rôle de médiateur, a confirmé cette information en affirmant que "la femme française est malade. On nous a dit qu'elle a été soignée peu de temps avant son enlèvement mais elle mérite un suivi".

Le ministère français des Affaires étrangères s'est refusé lundi à commenter ces informations. "La discrétion est une condition indispensable à l'efficacité de notre action", s'est bornée à affirmer la porte-parole adjointe du Quai d'Orsay, Christine Fages.

La Française séquestrée, Françoise Larribe, est l'épouse d'un des cinq Français enlevés dans la nuit du 15 au 16 septembre sur le site d'une mine d'uranium du groupe français Areva à Arlit (nord du Niger), en même temps qu'un Malgache et un Togolais. Peu de temps avant son enlèvement, elle avait subi une chimiothérapie, selon un de ses proches.

Face à cette situation d'urgence, "les ravisseurs sont ouverts à toute négociation", a affirmé l'intermédiaire nigérien. Il a ajouté qu'ils feraient "bientôt connaître leurs revendications", mais "que le sort des otages est entre les mains de +toutes les tendances+ d'Aqmi".

La branche maghrébine d'Al-Qaïda est composée d'unités aux motivations différentes, certaines étant plus radicales que d'autres, plus intéressées par des revendications idéologiques et religieuses que purement financières.

"Les ravisseurs ont affirmé que les otages sont en vie et bien traités", selon l'intermédiaire du Niger.

Aqmi avait renvendiqué le 21 septembre l'enlèvement des sept expatriés.

Neuf jours plus tard, le 30 septembre, l'organisation avait diffusé une photo des otages, accompagnée d'un enregistrement audio.

L'image les montrait assis sur le sable dans le désert, des hommes en armes debout derrière eux. Un seul des ravisseurs, assis à côté des otages, n'avait pas le visage masqué.

Pierre Camatte, ex-otage français qui avait été détenu près de trois mois dans le désert malien par Aqmi, a affirmé avoir reconnu en lui l'Algérien Abdelhamid Abou Zeid, un des chefs les plus radicaux d'Aqmi.

Abou Zeid avait dirigé l'enlèvement du Français Michel Germaneau, 78 ans, dont Aqmi a annoncé l'exécution le 25 juillet. C'est son groupe qui est également responsable de l'assassinat en 2009 d'un otage britannique, Edwin Dyer.

Depuis la publication de la preuve de vie des sept expatriés, le gouvernement français n'a officiellement reçu aucune revendication de la part des ravisseurs.

Selon un responsable de la région de Kidal (nord-est du Mali), proche de la zone où sont retenus prisonniers les otages, il n'est pas surprenant que les revendications tardent à venir. "Cest normal. Les auteurs du rapt attendent de recevoir des ordres de leur hiérarchie basée en Algérie", affirme-t-il.

Par ailleurs, Areva prévoit le retour de certains expatriés au Niger où il extrait 27% de son uranium, dont il est le premier producteur mondial. "Dès que les conditions le permettront (...), Areva organisera le retour de quelques expatriés", a déclaré une porte-parole du groupe. Les enlèvements d'Arlit avaient forcé l'entreprise et ses sous-traitants à évacuer dans l'urgence quelque 130 personnes.

AFP